Euro en Angleterre: Après un Mondial 2019 réussi, le foot féminin veut confirmer

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Euro en AngleterreAprès un Mondial 2019 réussi, le foot féminin veut confirmer

En pleine expansion, le football féminin vit une saison de tous les records, avec en point d’orgue le championnat d’Europe qui débute mercredi prochain au «Théâtre des Rêves».

L’Italienne Cristiana Girelli contre l’Espagnole Alexia Putellas en match de préparation (1-1).

L’Italienne Cristiana Girelli contre l’Espagnole Alexia Putellas en match de préparation (1-1).

IMAGO/ZUMA Press

L’élan incontestable du Mondial 2019 féminin de football, pourtant contrarié par la crise sanitaire, repartira-t-il de plus belle à l’Euro? L’Angleterre salive devant les records d’affluence à venir, l’UEFA promet des dotations à la hauteur du spectacle attendu, mais tous les débats ne sont pas éteints.

Portées par leurs supporters, les «Lionesses» s’apprêtent à enflammer ce mercredi contre l’Autriche un stade d’Old Trafford annoncé à guichets fermés pour le coup d’envoi de leur Championnat d’Europe, reporté d’une année à cause du coronavirus.

Un record de fréquentation pour un match de l’Euro féminin tombera à cette occasion, puis un autre le 31 juillet dans le mythique Wembley de Londres, avec plus de 85’000 personnes attendues. Les grandes affiches font le plein et l’engouement déborde des stades.

En Angleterre, tous les matches seront diffusés sur la BBC, donc sur des chaînes gratuites, et la chaîne de cinéma Showcase montrera même ceux des Anglaises dans ses dix-neuf établissements. Au pays du football, les féminines devraient encore crever l’écran dans la lignée du Mondial 2019, quand 11,7 millions de téléspectateurs avaient suivi la demi-finale perdue face aux Américaines, un record national.

Depuis que Sarina Wiegman est sélectionneuse, les Anglaises ont, en 11 matches, marqué 80 buts contre un seul encaissé.

Depuis que Sarina Wiegman est sélectionneuse, les Anglaises ont, en 11 matches, marqué 80 buts contre un seul encaissé.

Action Images via Reuters

Vents contraires

La Coupe du monde organisée en France a offert une visibilité inédite à la discipline qui, depuis, a connu des vents contraires.

Vent d’espoir, d’abord. De nouveaux sponsors sont arrivés, des contrats TV ont été conclus pour des montants inédits, la Ligue des champions s’est réformée avec l’introduction d’une phase de groupe et l’arrivée d’un diffuseur gratuit en ligne (DAZN), et des stades comme le Camp Nou ont fait le plein.

Vent de face, ensuite. La professionnalisation des championnats tarde à venir, avec des enceintes encore parfois vétustes, un maigre public et des petits ou moyens clubs qui peinent à suivre la cadence des locomotives, type OL ou Chelsea.

«Difficile de tirer un bilan»

«On le sait tous, l’après 2019 a été compliqué avec ces deux années voire plus de Covid. Donc c’est très difficile de tirer un bilan de l’après Coupe du monde», a récemment résumé Corinne Diacre, la sélectionneuse de la France. Il y a eu «des championnats à l’arrêt, une baisse des effectifs à un moment donné» mais «aujourd’hui on est reparti sur de bonnes bases».

L’image d’un football à deux vitesses trouve un prolongement dans cet Euro féminin, avec trois des dix stades limités à moins de 12’000 places. «Avec une augmentation de la capacité d’accueil (pour tout l’Euro) de 430’000 à 720’000 spectateurs, on ne peut pas dire que les organisateurs manquent d’ambition», relève toutefois Nadine Kessler, directrice du football féminin à l’UEFA.

S’il restait encore 200’000 billets à vendre récemment, l’ancienne internationale allemande veut croire que le spectacle captera l’attention du plus grand nombre.

Dotation doublée par rapport à 2017

Le plateau ne manque pas de stars ni de favoris entre l’Angleterre d’Ellen White, l’Espagne d’Alexia Putellas, la France de Wendie Renard, la Norvège d’Ada Hegerberg, le Danemark de Pernille Harder, la Suède de Magdalena Eriksson et les Pays-Bas de Vivianne Miedema, championnes d’Europe en titre. «Le haut de la pyramide s’est élargi. C’est exactement ce dont nous avons besoin pour susciter plus d’intérêt», assure Kessler à l’AFP.

Par rapport à 2017, l’UEFA a doublé la dotation globale du tournoi, de 8 à 16 millions d’euros, et introduit le versement d’une prime aux clubs qui fournissent des joueuses alignées à l’Euro, pour un montant de 4,5 millions d’euros (avec au minimum 10’000 euros par joueuse pour chaque club), un mécanisme à l’œuvre chez les hommes depuis 2008.

100’000 euros la victoire

Dans les faits, chaque fédération recevra 600’000 euros, auxquels s’ajouteront 100’000 euros pour une victoire et 50’000 pour un nul, puis davantage au fil du tournoi: 205’000 euros pour une défaite en quart de finale, 320’000 pour un échec en demi-finale, 420’000 pour le finaliste vaincu et 660’000 pour le vainqueur. Si ce dernier a remporté tous ses matches, il empochera près de 2,1 millions d’euros

Ces compensations financières, certes en progrès, ne permettent cependant pas de couvrir l’intégralité des dépenses à en croire la Fédération française de football, laquelle a chiffré les frais engagés à «2,9 millions». «Dans cette compétition, même si vous gagnez sportivement, vous ne gagnez pas économiquement», a résumé le mois dernier Philippe Diallo, vice-président de la FFF.

(AFP)

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