Enlèvement de Camille – «Je voudrais qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée»

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Enlèvement de Camille«Je voudrais qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée»

Kidnappée par sa mère en 2011 dans le Var et retrouvée fin février à Morges (VD), Camille s’apprête à retrouver son père. Celui-ci ne cache pas son immense appréhension.

Camille avait 5 ans lorsqu’elle a été enlevée par sa mère. Elle est aujourd’hui une adolescente de 16 ans.

Camille avait 5 ans lorsqu’elle a été enlevée par sa mère. Elle est aujourd’hui une adolescente de 16 ans.

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La dernière fois qu’Alain Chauvet a vu sa fille Camille, celle-ci avait cinq ans. C’était le 26 décembre 2010, dans le sud de la France. Plus de onze années plus tard, l’homme domicilié en Seine-et-Marne s’apprête à retrouver enfin sa chère enfant, enlevée par sa mère en mars 2011 et retrouvée à Morges (VD) fin février. C’est dire si l’émotion est à son comble: «C’est comme si une bombe me tombait sur la tête. Depuis une semaine, je suis passé par tous les états. C’est un choc total, et j’ai encore du mal à réaliser», confie le Français de 74 ans au «Parisien».

Pendant des années, Alain Chauvet a remué ciel et terre pour retrouver sa fille, flirtant bien souvent avec le désespoir le plus total. «Progressivement, je me suis convaincu qu’elle était décédée. Je me disais que sa mère l’avait tuée, avant de se donner elle-même la mort», explique le septuagénaire, qui s’attendait à tout, sauf à un dénouement si heureux. Le papa de Camille compte se rendre en Suisse mercredi, la boule au ventre. «J’ai peur pour la première fois de ma vie», confie Alain, qui ne sait pas grand-chose de sa fille. «On m’a juste dit que c’était une très jolie jeune fille, grande, très posée et intelligente, qui doit passer son bac à la fin de l’année», explique-t-il.

Quand elle était petite, elle m’accompagnait partout

Alain Chauvet, le papa de Camille

Le papa de Camille le sait, un long chemin de croix attend son enfant. «Toutes ces années, elle et sa mère ont vécu protégées par une communauté charismatique protestante avec un fonctionnement sectaire. Ça va laisser des traces», estime-t-il. Alain espère que Camille viendra vivre chez lui, en Seine-et-Marne. Mais il compte y aller doucement, pour ne pas «la braquer». «Elle va aussi pouvoir voir ses deux sœurs et son frère, nés d’une première union, et qui l’ont toujours considérée comme leur petite sœur», ajoute-t-il.

Alain se prend à rêver à une complicité retrouvée avec sa fille. «Quand elle était petite, elle m’accompagnait partout», se souvient le septuagénaire. L’homme, qui dit en vouloir énormément à la justice française pour ce qu’il considère comme un «gâchis», compte faire de son mieux pour aider sa fille à surmonter ses traumatismes. «Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terré sous un faux nom, que c’est autre chose», conclut-il.

(joc)

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