SuisseVers une pénurie de personnel bien plus grave qu’avec Omicron
D’ici 2025, il manquera en Suisse près de 365’000 travailleurs qualifiés. En cause, les nouveaux arrivants qui ne compensent plus les départs à la retraite.
Le variant Omicron malmène le monde du travail en Suisse en raison des isolements et des quarantaines qu’il engendre. Mais ce n’est peut-être rien par rapport à une autre menace qui guette notre pays. Alors qu’il manquait vendredi dernier près de 118’000 travailleurs en raison du Covid, la pénurie de personnel pourrait être trois fois pire d’ici à 2025. Et rien à voir avec un virus: c’est tout simplement la démographie vieillissante qui est en cause.
En effet, un expert du marché du travail, Tino Senoner, a calculé l’ampleur de la pénurie pour Employés Suisse, l’organisation faîtière des associations d’employés. Selon lui, il manquera dans 3 ans près de 365’000 travailleurs qualifiés dans notre pays, révèle-t-il au Blick lundi. Comment est-ce possible? Les nouveaux arrivants ne compensent tout simplement plus les départs à la retraite, explique-t-il. Pire encore: selon ses prévisions, il manquera même en Suisse quelque 1,2 million d’employés d’ici à 2035.
Prospérité menacée
Le fossé se creuse toujours plus entre les besoins de l’économie, qui crée de nouveaux postes, et la réalité du marché du travail dont l’offre diminue toujours plus. Du coup, la prospérité économique de notre pays en est menacée. Cette pénurie coûtera 60 milliards à la Suisse d’ici à 2025 en valeur ajoutée, a calculé Tino Senoner. Car sans suffisamment de personnel qualifié, il ne reste pas assez de temps pour lancer des idées et de nouveaux produits. Conséquence: la capacité d’innovation et la compétitivité de la Suisse seront mises à mal, estime-t-il.
Et difficile de compter sur l’immigration pour combler nos manques. Car la main-d’œuvre qualifiée se fait rare à l’échelle mondiale, souligne l’expert. Même si les travailleurs en Suisse deviennent plus efficaces et productifs, ils ne pourront pas combler le manque de nouveaux collègues, conclut-il.