Suède dans l’OtanLa Turquie prévient qu’elle restera insensible à la «pression»
Le pays a ajouté qu’il s’opposerait à l’adhésion de la Suède à l’Otan si celle-ci devait entraver l’Alliance atlantique et a appelé la Suède à «faire ses devoirs» pour pouvoir rejoindre l’alliance.
La Turquie a prévenu mardi qu’elle resterait insensible à la «pression» et s’opposerait à l’adhésion de la Suède à l’Otan si celle-ci devait entraver l’Alliance atlantique, la Hongrie se disant pour sa part en étroit contact avec Ankara. «La Turquie désapprouve le recours à la pression. Nous agissons selon des principes», a affirmé devant la presse le chef de la diplomatie Hakan Fidan, appelant la Suède à «faire ses devoirs» pour pouvoir entrer dans l’Otan.
Fardeau ou avantage ?
«La question de savoir si l’adhésion de la Suède à l’Otan constitue un fardeau ou un avantage en termes stratégique et sécuritaire est de plus en plus sujette à débat», a ajouté le ministre, à une semaine du sommet annuel de l’Otan prévu les 11 et 12 juillet à Vilnius.
Une réunion est prévue d’ici là entre la Suède et la Turquie, jeudi à Bruxelles, qui devrait rassembler les ministres des Affaires étrangères, les chefs du renseignement et les conseillers à la sécurité nationale. La Hongrie, seul autre pays des 31 pays membres de l’Otan à ne pas avoir ratifié l’adhésion de la Suède, a évoqué jeudi «une série de consultations» avec Ankara.
«Les contacts vont se poursuivre dans les prochains jours avec le ministre turc des Affaires étrangères, et s’il y a un changement (de position), nous tiendrons bien sûr notre promesse de ne retarder l’accession d’aucun pays», a déclaré à Budapest le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto.
Affaire du coran brûlé
Mi-juin, le Parlement avait fait figurer la ratification suédoise dans un document évoquant les votes à venir mais le sujet n’est finalement pas à l’agenda de la session extraordinaire d’été, qui se déroule cette semaine. La Turquie, qui bloque depuis mai 2022 l’entrée de la Suède dans l’Otan, a fustigé la Suède la semaine dernière après l’autodafé d’un Coran à Stockholm – un acte «condamné fermement» et qualifié d’«islamophobe» par le gouvernement suédois.
Un tel acte «altère la perception qu’on a de la sécurité en Suède», a jugé le ministre turc. Une provocation similaire avait eu lieu en janvier de la part d’un militant d’extrême droite. La Turquie reproche par ailleurs à Stockholm sa mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés en Suède, malgré plusieurs réformes entrées récemment en vigueur. Ankara réclame des dizaines d’extraditions de militants qu’elle qualifie de «terroristes» résidant sur le sol suédois.