ColombieLes FARC suspendent les négociations de paix avec le gouvernement
Les FARC considèrent que le gouvernement colombien n’a pas respecté l’accord entre les deux camps durant les négociations de paix.
La principale faction de la dissidence des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a annoncé dimanche qu’elle quittait la table des négociations de paix, invoquant le «non-respect» de l’accord avec le gouvernement.
«À partir d’aujourd’hui, nous déclarons suspendus les négociations et l’agenda convenu entre le gouvernement» de gauche Gustavo Petro et le groupe connu sous le nom de «EMC-FARC» (pour «État-major central») qui a rejeté l’accord historique de 2016, ont-elles indiqué dans un communiqué.
Dans ce texte, elles ne précisent pas la nature de ce qu’elles considèrent comme des manquements à l’accord et affirment seulement que la «non-conformité» de l’État a été «totale» et que le gouvernement «continue de privilégier une vision militariste», avec des opérations dans des territoires où l’EMC est présente.
Cessez-le-feu maintenu
Les négociations visant à démobiliser 3500 rebelles et à mettre un terme définitif à leur insurrection armée, avaient commencé mi-octobre à Tibu, dans le nord-est du pays, dans une région de production de feuilles de coca (principal ingrédient de la cocaïne).
Elles avaient été reportées, les dissidents, qui se considèrent comme les vrais héritiers des FARC, ayant notablement augmenté leurs opérations contre les forces de sécurité au cours des derniers mois pour tenter d’accroître leur emprise territoriale sur les zones de narcotrafic.
Avec le lancement officiel de ces pourparlers, un cessez-le-feu bilatéral de trois mois a débuté, selon un décret publié par le ministère de la Défense. Il devrait être maintenu, selon l’annonce faite dimanche. Aucune source gouvernementale ou militaire n’a fait de commentaires concernant l’annonce de l’EMC.
Deuxième chance
Les Forces armées ont rapporté qu’une centaine de soldats effectuant des travaux de déminage ont été retenus par des civils puis relâchés dans le secteur d’El Plateado, dans le département de Cauca (sud-ouest). «Il est possible que les ravisseurs aient été instrumentalisés» par le Front Carlos Patiño de l’EMC, ont-elles déclaré dans un communiqué. Les soldats ont été évacués par hélicoptère.
Néstor Gregorio Vera, plus connu sous le nom d’«Ivan Mordisco», chef de l’état-major central des FARC (EMC) n’a jamais voulu participer à l’accord de 2016 et au désarmement qui a suivi. Gustavo Petro, premier président colombien de gauche et ancien guérillero lui-même, cherche à donner aux dissidents une deuxième chance de déposer les armes après leur rejet de l’accord de paix historique de 2016.
Il souhaite mettre fin à six décennies de conflit armé en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux: dissidence des FARC, la guérilla guévariste de l’Armée de libération nationale (ELN), mais également paramilitaires et plusieurs groupes criminels.