TennisStefanos Tsitsipas quitte New York l’image écornée
Après son élimination à l’US Open, le Grec a mis un joli tacle à Alexander Zverev avant d’avouer: «Je ne sais pas pourquoi tout le monde est soudainement contre moi».
Stefanos Tsitsipas, tombé de haut dès le 3e tour de l’US Open, est non seulement passé à côté d’un rendez-vous majeur, mais en plus son image s’est écornée avec ses pauses vestiaires et une attitude parfois perçue comme hautaine sinon provocante.
Le Grec, 3e mondial, finaliste à Roland-Garros et prétendant au titre à Flushing Meadows, qui eut été son premier en Grand Chelem, attendra. Et il peut désormais prendre tout le temps qu’il veut pour aller se changer ou faire ses besoins, personne ne lui passera un savon pour cela.
Il faut dire que depuis le début du tournoi, les critiques n’ont pas manqué de pleuvoir sur la façon qu’il a d’user de ce droit inscrit au règlement de l’ATP, mais dont les contours manquent de clarté, puisque aucune limite de temps n’est imposée aux joueurs souhaitant faire une pause vestiaire.
Murray, première salve
La première salve est venue d’Andy Murray lundi, très énervé des sept minutes prises par le Grec, après le 4e set de leur match. «Il a abusé de toutes ces règles qui permettent de casser le rythme du match. J’ai perdu tout respect pour lui», a pesté le Britannique.
Le lendemain, Murray en a rajouté une couche. «Le fait du jour. Stefanos Tsitsipas met deux fois plus de temps pour aller aux toilettes que Jeff Bezos pour aller dans l’espace. C’est intéressant», a-t-il tweeté, en référence au trajet de quelque dix minutes entre la Terre et l’espace effectué par le milliardaire américain en juillet.
Ce qui a bien fait rire Alexander Zverev, qui n’a pu s’empêcher de se moquer à son tour. Évoquant les joueurs susceptibles de priver Novak Djokovic d’un Grand Chelem calendaire à Flushing Meadows, il a notamment cité Tsitsipas: «il est en très bonne forme, il peut aussi bien jouer. Et s’il ne part pas sur la lune en allant aux toilettes, cela aidera aussi».
Dix jours plus tôt, l’Allemand n’avait en revanche pas du tout ri, quand le Grec est parti faire une pause vestiaire de plus de dix minutes en demi-finale du Masters 1000 de Cincinnati, l’accusant d’en profiter pour communiquer par texto avec son père qui est aussi son entraîneur.
«Toutes ces accusations sont complètement fausses. Celle-ci était la plus ridicule que j’aie jamais entendu dans ma vie. Cela montre vraiment le niveau de la personne qui l’a proférée», a déploré Tsitsipas, en revenant sur le sujet après sa défaite contre Carlos Alcaraz.
Et de se plaindre de «ceux qui prennent trop de temps entre les services, sans qu’on ne leur dise rien». «Je ne sais pas pourquoi tout le monde est soudainement contre moi, surtout quand d’autres joueurs ne respectent pas les règles.»
Face à Alcaraz, Tsitsipas a mis quatre minutes pour aller se changer, quatre de moins que lors de son 2e tour remporté contre le Français Adrian Mannarino, récoltant alors les huées du public.
«Je ne prétends pas être aimé de tous. J’ai juste l’impression que les gens ne comprennent pas. Ils sont ici pour le show, voir des matches et sont très impatients. La seule chose que j’ai faite, c’est de changer mes vêtements mouillés pour en mettre des secs. Apparemment, c’est un problème énorme», s’est-il agacé.
Provocations
Il a aussi été nerveux comme rarement face à Alcaraz, dans un duel certes chargé en électricité, écopant notamment de deux avertissements: un pour une violation de temps entre deux services et un autre pour avoir reçu un conseil de son père, lors du jeu décisif du 3e set, perdu ensuite.
Surtout, il lui a pris, après certains points gagnés, d’éructer des «Vamos!». En… espagnol donc. Provocation dispensable qui a eu le don d’agacer le jeune Ibère d’en face qui s’en est plaint à l’arbitre, soutenu par le public.
Nouvelles huées récoltées par le Grec, qui s’est dit encore «surpris par le public», mais dont la remise en question s’est limitée à sa performance du jour: «C’était censé être un match pour moi. Aujourd’hui, je n’aurais pas dû perdre. Je ne peux qu’en tirer des leçons».