Guerre en Ukraine: Un Noël orthodoxe sans bombes, demande l’Eglise

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Guerre en UkraineUn Noël orthodoxe sans bombes, demande l’Église

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a demandé à Vladimir Poutine la mise en place d’un cessez-le-feu. Toutefois, Moscou et Kiev ne sont pas sur la même longueur d’onde concernant les territoires occupés par les forces russes.

Dimitar DILKOFF / AFP

Des appels à un cessez-le-feu en Ukraine se faisaient entendre en Russie comme à l’étranger jeudi, moins d’une semaine après une frappe ukrainienne particulièrement meurtrière qui a provoqué la mort d’au moins 89 soldats russes dans l’est.

20 Minutes

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi exhorté son homologue Vladimir Poutine à mettre en place un «cessez-le-feu unilatéral» en Ukraine.

«Les appels à la paix et aux négociations entre Moscou et Kiev devraient être soutenus par un cessez-le-feu unilatéral», a déclaré le chef de l’Etat turc à M. Poutine au cours d’un entretien téléphonique, selon un communiqué transmis par la présidence turque.

Dialogue dans l’impasse

M. Poutine a répondu que la Russie était prête à un «dialogue sérieux» avec l’Ukraine à condition que celle-ci se plie aux exigences russes et accepte les «nouvelles réalités territoriales» nées de l’invasion de ce pays en février.

Moscou a revendiqué en septembre l’annexion de quatre régions occupées au moins partiellement par son armée en Ukraine, malgré une série de revers militaires sur le terrain, et sur le schéma de celle de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014.

Le dialogue s’avère compliqué. Le président Volodymyr Zelensky refuse de négocier avec Vladimir Poutine, insistant sur l’objectif du retour de tous les territoires occupés dans le giron de Kiev par la voie militaire.

A l’occasion de ses discussions avec M. Erdogan, M. Poutine a en outre une nouvelle fois dénoncé le «rôle destructeur des pays occidentaux» dans le conflit du fait de leurs livraisons d’armes, cruciales pour l’effort de guerre ukrainien.

Le chef de l’Etat russe a accusé les Occidentaux de «gaver le régime de Kiev d’armes et d’équipements militaires et de lui fournir des informations opérationnelles et de ciblage».

Demande d’une trêve pour Noël

En Russie, c’est le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Kirill, proche de Vladimir Poutine, qui a appelé à une trêve à l’occasion de la fête de Noël orthodoxe, célébrée samedi.

«Moi, Kirill, patriarche de Moscou et de toutes les Russie, je m’adresse à toutes les parties impliquées dans le conflit fratricide pour les appeler à instaurer un cessez-le-feu et sceller une trêve de Noël», a-t-il déclaré dans un message posté sur le site internet de l’Eglise.

Cette trêve doit selon lui permettre aux orthodoxes de pouvoir «assister aux offices de la veille et du jour de Noël» en Ukraine.

Ce message risque toutefois de n’avoir que peu d’impact en Ukraine, où l’influence du patriarcat de Moscou a fané ces dernières années, ce pays s’étant notamment doté en 2018-2019 d’une Eglise indépendante de la tutelle religieuse de la Russie.

Et l’Eglise qui était restée fidèle à Moscou a rompu ses liens avec la Russie en mai, même si plusieurs de ses dignitaires restent accusés de prises de position prorusses.

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, a ainsi qualifié sur Twitter l’appel à la trêve du patriarche Kirill de «piège cynique» et d’«élément de propagande».

(AFP)

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