Diplomatie: A Hanoï, Joe Biden entre économie et mémoire de la guerre

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DiplomatieÀ Hanoï, Joe Biden entre économie et mémoire de la guerre

Le président américain Joe Biden achève sa visite au Vietnam ce lundi, où il rendra notamment hommage à John McCain, un des héros de la guerre.

Après avoir quitté le Vietnam, le président américain ira marquer le souvenir des attentats sur une base militaire en Alaska.

Après avoir quitté le Vietnam, le président américain ira marquer le souvenir des attentats sur une base militaire en Alaska.

AFP

Joe Biden conclut lundi sa visite éclair à Hanoï, qu’il qualifie d’«historique», entre discussions économiques et hommage à un héros américain de la guerre du Vietnam. Le président américain, qui aura passé environ 24 heures dans la capitale vietnamienne, doit rencontrer le président Vo Van Thuong et le premier ministre Pham Minh Chinh.

Le démocrate de 80 ans a parlé dimanche d’une visite «historique», au diapason de la presse d’État vietnamienne qui saluait lundi matin «un nouveau chapitre» dans la relation bilatérale, et qui soulignait la «signification particulière» de ce voyage.

Tech

Lundi, Joe Biden a prévu de s’inviter lors d’une réunion de grands noms de l’industrie et de la tech des deux pays, où Google, Boeing ou encore Intel, côté américain, seront représentés. Dimanche, le Vietnam et les États-Unis ont signé un accord de partenariat stratégique plus poussé, à forte teneur économique et technologique. Les deux pays entendent notamment travailler davantage dans les semi-conducteurs.

Les États-Unis, dans ce texte, vantent «la capacité (du pays du Sud-Est asiatique) à jouer un rôle essentiel pour monter des chaînes d’approvisionnement de semi-conducteurs robustes». En d’autres termes: moins dépendantes de la Chine. L’accord se veut gagnant-gagnant.

Il doit permettre aux États-Unis, que Joe Biden veut réindustrialiser à grande vitesse, de garantir des approvisionnements de composants électroniques essentiels. Le Vietnam, lui, peut espérer l’appui des Américains pour développer ses capacités de production, aujourd’hui saturées, et monter en gamme sur le plan technologique, notamment en formant sa main-d’œuvre.

«Difficultés» chinoises

Joe Biden a répété dimanche, lors d’une conférence de presse, qu’il ne voulait ni «isoler» ni «contenir» la Chine. Mais sa visite se veut une démonstration de la puissance et de la bonne santé économiques américaines aux portes de la grande rivale des États-Unis. Dont le président américain s’est fait un plaisir de souligner les «difficultés» sociales et économiques.

Le démocrate de 80 ans doit conclure son passage au Vietnam par une évocation de la guerre. Joe Biden, qui briguera en 2024 sa réélection, se rendra à l’endroit marqué d’une stèle où l’avion de John McCain avait été abattu le 26 octobre 1967. Grièvement blessé, le pilote de chasse avait été fait prisonnier, incarcéré pendant plus de cinq ans et torturé.

John McCain, que le président démocrate considérait comme un «frère» en dépit de leurs divergences partisanes, était ensuite devenu une figure du Parti républicain. Avant d’être emporté en 2018 par un cancer du cerveau, il a œuvré pour panser les plaies laissées entre le Vietnam et les États-Unis.

Réconciliation

Tout comme John Kerry, lui aussi un ancien combattant. À son retour du Vietnam, bardé de décorations, il était devenu un opposant acharné au conflit. L’ancien candidat du Parti démocrate à la présidentielle de 2004, aujourd’hui principal négociateur américain sur les questions de climat, est présent dans la délégation de la Maison-Blanche à Hanoï.

Joe Biden, lui, est d’une certaine manière resté étranger à ce conflit si marquant pour sa génération. Il n’a pas combattu, exempté pour des questions universitaires et de santé. Il n’a pas non plus manifesté contre la guerre. En rendant hommage à John McCain, le président américain donne aussi des gages de ferveur patriotique en une journée du 11 septembre évidemment très particulière pour les Américains.

Après avoir quitté le Vietnam, le président américain ira marquer le souvenir des attentats sur une base militaire en Alaska. C’est un choix inhabituel, à défaut d’être complètement inédit. Le plus souvent, le «commandant en chef» se rend à New York ou sur l’un des autres lieux attaqués le 11 septembre 2001.

(AFP)

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