Football: A Lugano, Ousmane Doumbia est l’homme à tout faire

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FootballÀ Lugano, Ousmane Doumbia est l’homme à tout faire

Champion de Suisse avec Zurich l’année passée, l’Ivoirien occupe un rôle capital pour la formation tessinoise. Servette, là où il a commencé en Suisse, ne sera pas surpris mercredi soir (20h15) en demi-finale de Coupe de Suisse.

Valentin Schnorhk Nyon
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Valentin Schnorhk Nyon
Avec Lugano, Ousmane Doumbia peut jouer aussi bien au milieu que derrière.

Avec Lugano, Ousmane Doumbia peut jouer aussi bien au milieu que derrière.

BASTIEN GALLAY / LPS

Avec le temps, avec les matches qu’il a déjà eus à y disputer, cela ne lui fait plus grand-chose de revenir au Stade de Genève. Ousmane Doumbia sait ce qu’il doit à Servette. Il sait que c’est le club genevois qui l’a accueilli en Suisse, il y a neuf ans. Il sait aussi qu’il a dû un jour quitter le même Servette qui ne le faisait plus jouer (sous Meho Kodro) pour espérer se tracer un autre chemin. Cela a pris du temps, mais au moment d’affronter les Grenat en demi-finale de Coupe de Suisse mercredi (20h15), l’Ivoirien de 30 ans débarquera à la Praille sous le maillot de Lugano et, surtout, dans la peau de l’un des joueurs majeurs du football suisse.

«Depuis que je suis en Suisse, je me suis toujours senti performant, sourit-il. Bien sûr, la Super League demande d’être un peu plus précis au niveau tactique que la Challenge League, on sait qu’il y a des zones où ça va vite, qu’il y a des détails à faire attention et qui sont difficiles à appréhender au début. Mais en étant prêt physiquement, tout est plus facile, à tous les niveaux.»

Avec ses mots, Ousmane Doumbia raconte l’aisance qu’il a à dominer à peu près tous les milieux de terrain de Suisse. «C’est un milieu défensif incroyable, qui récupère beaucoup de ballons, se félicite son entraîneur Mattia Croci-Torti. Il a un poids important pour l’équipe. C’est un exemple pour les autres, c’est pour ça que je lui ai donné après deux mois le brassard de capitaine, quand Sabbatini et Daprelà n’étaient pas là.»

Une bénédiction pour Lugano

Pour Lugano, Doumbia est une forme de bénédiction. Et on se le demande: pourquoi et comment a-t-il bien pu quitter un FCZ champion pour un club qui ne se bat jamais pour le titre? «Plusieurs personnes m’ont dit que c’était seulement à cause de l’argent, mais si c’était vraiment ça, je serais allé en Arabie saoudite, j’avais des offres, lance l’Ivoirien. Je sais quelles ont été les discussions avec Zurich et pourquoi je n’ai pas prolongé là-bas. Il y a plein d’aspects qui sont entrés en ligne de compte.» La durée du contrat a notamment joué, lui qui a décroché un bail de quatre ans au Tessin.

«J’ai toujours essayé de simplement faire mon taf, en sachant ce que je valais»

Ousmane Doumbia, milieu de Lugano

«Je voulais rester en Suisse, ajoute Doumbia. J’ai vu le projet de Lugano, avec une équipe qui joue toujours le haut de tableau. Nous avons un bon effectif, avec certains qui sont très expérimentés et des plus jeunes. Je suis considéré comme un cadre, ce qui me donne plus de responsabilités, même si ce n’est pas le plus important. Moi, je suis un leader sur le terrain.» Croci-Torti confirme: «Il est arrivé avec de l’enthousiasme, il a compris tout de suite l’environnement de Lugano.»

Comme ailleurs avant, Doumbia s’est adapté. Vite. Cela n’a surpris personne. Au point qu’on peine à expliquer pourquoi son avènement dans l’élite a pris autant de temps. Rappelons qu’en 2017, il avait quitté Servette pour Yverdon, en Promotion League. Puis qu’il a évolué durant près de trois ans à Winterthour, en seconde division, avant d’enfin recevoir une opportunité dans l’élite, au FCZ, au mois d’octobre 2020.

Ousmane Doumbia sous le maillot de Servette, où il a évolué entre 2014 et 2017.

Ousmane Doumbia sous le maillot de Servette, où il a évolué entre 2014 et 2017.

Eric-Lafargue

Pas de quoi nourrir de frustration, à l’entendre. «À Winterthour, les gens me demandaient ce que je faisais encore là, mais moi je leur répondais que je n’avais pas d’autre possibilité, rigole-t-il. J’ai toujours essayé de simplement faire mon taf, en sachant ce que je valais. Si j’en suis arrivé là aujourd’hui, c’est la conséquence d’un travail depuis sept ou huit ans. Bien sûr, il n’a pas été facile d’arriver en Super League, mais j’étais déjà prêt, je n’ai pas eu besoin de m’adapter. Je suis content de mon parcours, je me fie beaucoup à la religion et je crois que mon destin était ainsi fait. Je me suis toujours préparé pour en arriver là.»

En plein ramadan

Là, c’est en demi-finale de la Coupe de Suisse au sein d’une équipe où il est homme à tout faire. À Lugano, Croci-Torti n’hésite pas à le placer derrière quand il en a besoin. C’était le cas dimanche dernier contre Grasshopper. «Je n’aime pas trop ça, admet le milieu de formation, mais l’équipe est toujours ce qu’il y a de plus important pour moi.»

C’était aussi une manière pour son entraîneur de le préserver un petit peu, sachant que Doumbia fait en ce moment le ramadan: «Je l’ai toujours fait, je n’ai jamais eu de problème: mon corps est prêt pour ça et tant que je suis bon à 100%, c’est tout ce qu’il compte.» Qu’importe: mercredi, le match étant en soirée, il aura le temps de prendre l’encas nécessaire pour être toujours autant dominant. Servette ne pourra pas être surpris.

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