Birmanie – Aung San Suu Kyi condamnée à quatre ans de prison supplémentaires

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BirmanieAung San Suu Kyi condamnée à quatre ans de prison supplémentaires

L’ancienne dirigeante birmane a été condamnée ce lundi à quatre années de prison. Aung San Suu Kyi est de nouveau assigné à résidence après le coup d’État du 1er février 2021.

Suu Kyi, assignée à résidence depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, a été notamment reconnue coupable d’importation illégale de talkies-walkies, d’après une source proche du dossier.

Suu Kyi, assignée à résidence depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, a été notamment reconnue coupable d’importation illégale de talkies-walkies, d’après une source proche du dossier.

AFP

La junte birmane resserre encore son emprise sur Aung San Suu Kyi: l’ex-dirigeante a été condamnée lundi à quatre ans de prison dans l’un des volets de son procès, au terme duquel elle risque des décennies de détention. La prix Nobel de la paix, assignée à résidence depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, a été notamment reconnue coupable d’importation illégale de talkies-walkies, d’après une source proche du dossier.

«L’arrestation, l’inculpation et la condamnation injustes d’Aung San Suu Kyi par le régime militaire birman sont un affront à la justice et à l’État de droit», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse. «C’est un jugement politique», a déploré le comité Nobel norvégien «profondément inquiet pour sa situation».

Aung San Suu Kyi, 76 ans, avait déjà été condamnée en décembre à quatre ans de détention pour avoir enfreint les restrictions sur le coronavirus, une sentence ramenée à deux ans par les généraux au pouvoir. Elle purge cette première peine dans le lieu où elle est tenue au secret depuis son arrestation il y a près d’un an. «Tout le monde sait que ces accusations sont fausses (...) Les militaires utilisent cette tactique de la peur pour la maintenir en détention arbitraire» et définitivement l’écarter de l’arène politique, estime Manny Maung, de l’ONG Human Rights Watch.

Aucun mandat de perquisition

Sédition, corruption, incitation aux troubles publics, fraude électorale... Aung San Suu Kyi a été inculpée à de multiples reprises ces derniers mois. Son procès se tient à huis clos devant un tribunal mis en place spécialement dans la capitale Naypyidaw, où elle est jugée aux côtés de l’un de ses fidèles, l’ex-président de la République Win Myint, également arrêté le 1er février 2021.

Le jugement prononcé lundi concernait notamment l’importation illégale de talkies-walkies. Selon l’accusation, ce matériel de contrebande aurait été découvert au cours de la perquisition effectuée dans la résidence officielle d’Aung San Suu Kyi lors de son interpellation. Certains membres de ce commando ont reconnu n’avoir été en possession d’aucun mandat pour effectuer ce raid, d’après une source proche du dossier.

Coupée du monde

La prix Nobel vit coupée du monde, ses seuls liens avec l’extérieur se limitant à de brèves réunions avec ses avocats, qui ont interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.

Au moins 175 personnes, dont de nombreux membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), seraient mortes en détention, «très probablement à la suite de mauvais traitements ou d’actes de torture», a dénoncé début décembre la Haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet.

Les généraux ont justifié leur passage en force en alléguant des fraudes massives lors des élections de 2020, remportées massivement par la LND. Ils ont promis d’organiser un nouveau scrutin en 2023. Mme Suu Kyi, déjà condamnée à six ans de détention, ne pourra donc pas y participer s’il a effectivement lieu.

(AFP)

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