Football: Les enjeux de la dernière journée de Super League

Dans un an, rien ne sera vraiment pareil. Ce lundi de Pentecôte, dès 16h30, pour la dernière fois après plus de vingt ans, il n’y aura que cinq matches de Super League qui se disputeront lors d’une journée. La prochaine fois qu’on ouvrira le rideau, le 22 juillet prochain, il y en aura six au programme, puisque l’élite du football suisse passera à douze équipes à partir de la saison 2023-24. Et qui sait, peut-être qu’à la fin mai, tout sera figé dans chacun des deux groupes: celui pour le titre de champion, celui contre la relégation (la Super League sera divisée en deux poules de six après la 33e journée, selon le classement).

Alors il faut profiter de ce que lundi de clôture aura nous offrir. Dans chacun des cinq matches de Super League au programme, il y aura de l’enjeu pour au moins l’une des deux équipes. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a que deux places qui soient définitivement réglées: la 1re, avec Young Boys qui est champion depuis presque un mois, et la 4e qui sera celle de Lucerne. Ailleurs, il peut y avoir du mouvement partout.

L’éternelle question, tant débattue ces dernières semaines: vaut-il mieux être vice-champion de Suisse, disputer le 2e tour qualificatif de Ligue des champions et courir le risque de n’être présent dans aucune phase de poules à l’automne ou être 3e, entrer en lice en barrages de l’Europa League et avoir la garantie de disputer dans le pire des cas les poules de la Conference League?

Du côté de Servette, on se dit que l’honneur de terminer premier derrière Young Boys ne serait pas vain. Ce sera aussi le meilleur classement des Grenat depuis le dernier titre de champion de Suisse en 1999. Pour les adieux d’Alain Geiger, difficile de faire mieux, mais si cela présagerait d’un début de saison intense, avec un premier match européen le 25 ou 26 juillet.

Lugano, lui, avance aussi avec le même dilemme, tout en sachant que le baromètre d’une saison totalement réussie tient plus à une victoire en finale de Coupe de Suisse contre Young Boys dimanche prochain que de savoir où il terminera sur le podium.

Les hommes de Mattia Croci-Torti ont toutefois le désavantage d’aller affronter un FC Zurich qui, de manière assez miraculeuse, peut encore espérer accrocher une place européenne. Pour les Servettiens, le Lucerne qu’ils défieront lundi sera moins concerné puisqu’il est désormais assuré de terminer quatrième.

En cas de victoire, Servette terminera 2e. Dans le cas contraire, il ne doit pas faire un moins bon résultat que Lugano, qui peut compter sur une différence de but avantageuse.

Il n’y a à la clé qu’une 5e place, synonyme de 2e tour de qualification en Conference League. Mais il convient de rappeler que c’est de là qu’est parti Bâle cette saison pour terminer en demi-finale en mai. Il n’y a donc pas lieu de la négliger.

Bâle, justement, jouera beaucoup ce lundi: l’Europe est indispensable ou presque à la concrétisation de son projet basé sur la valorisation de jeunes joueurs. Les Rhénans sont en bonne posture, mais ils n’ont d’autre choix que de battre Grasshopper, également concerné par cette lutte. Seule la victoire garantit en effet au FCB cette 5e place.

Parce qu’un nul laisse l’opportunité à Zurich de passer devant en cas de victoire, ce qui serait un petit miracle au vu du début de saison catastrophique du champion en titre. Même Saint-Gall peut y croire, d’autant plus qu’il a l’avantage de la différence de but. Si toutes les équipes concernées devaient terminer la saison avec 45 points, alors Saint-Gall terminerait cinquième.

Qui donc devra se mesurer à Stade Lausanne Ouchy les samedi 3 et mercredi 7 juin prochains? Le barrage promotion/relégation connaît l’un de ses participants depuis samedi, mais attend le second, en l’occurrence le 10e de Super League.

Sion peut-il s’éviter ce bourbier, lui qui a perdu ses quatre derniers matches? Gagner à Saint-Gall lundi semble le meilleur moyen de l’espérer, à condition que Winterthour ne réalise pas d’exploit au Wankdorf, où YB fêtera son titre devant son public. Parce que les Zurichois demeurent ceux qui ont leur destin entre leurs mains. Mais ils doivent rester concernés, parce que la menace est vive.

Il existe ainsi un scenario où Sion prendrait un point à Saint-Gall, pendant que Winterthour perd à Berne. Et la différence de buts serait alors à l’avantage des Valaisans. Qui doivent bien se raccrocher aux seules branches qui leur restent.