Pour des pistes cyclables «homogènes» en Suisse

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Mobilité doucePour des pistes cyclables «homogènes» en Suisse

Dans sa volonté de doter la Suisse d’un réseau de voies «de grande qualité», le Conseil national se montre plus exigeant que le Conseil des États. Mais il en reste à 5 ans pour sa planification et 20 ans pour sa réalisation.

Eric Felley
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Eric Felley

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Le Conseil national s’est penché jeudi sur le projet de loi fédérale sur les voies cyclables du Conseil fédéral. Son objectif est de servir à planifier des réseaux de voies cyclables, d’en définir les principes généraux, le remplacement ou la suppression des voies existantes et l’information du public. La loi doit faire en sorte que les automobilistes, les cyclistes et les piétons empiètent le moins possible sur les espaces réservés aux uns et aux autres.

Projet affaibli aux États

Lors de la discussion au Conseil des États, la problématique s’est heurtée d’emblée au fédéralisme helvétique. «La Confédération doit se limiter à un rôle de coordination», avait déclaré Werner Salzmann (UDC/BE). «Les cantons restent responsables de la construction de voies cyclables. Il n’y a aucune obligation», lui avait répondu la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Pour laisser une marge de manœuvre aux cantons, les sénateurs ont affaibli la portée du texte sur le caractère direct du tracé, l’homogénéité des pistes ou sur les voies qu’il faudrait remplacer.

La commission du Conseil national s’est opposée aux reformulations adoptées par le Conseil des États. Sa commission tient à «un tracé direct et une qualité homogène, tous deux essentiels pour que les réseaux de voies cyclables soient adaptés à une utilisation quotidienne». Jeudi, c’est cette formulation, conforme au projet du Conseil fédéral, qui a été retenue par la majorité de la Chambre du peuple.

20 ans, pas 10 ans.

Une minorité défendue par Isabelle Pasquier-Eichenberger (Vert.e.s/GE), et soutenue par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, souhaitait que la Suisse soit plus prompte dans la réalisation de son réseau national de pistes cyclables. Elle proposait de fixer à 3 ans sa planification et à 10 ans sa réalisation. Mais les partis bourgeois ont refusé cette proposition par 103 voix contre et 44 pour.

Pas de droit de recours aux associations

Le Conseil des États avait également décidé par 27 voix contre 14 de supprimer le droit de recours des organisations spécialisées voulu par le Conseil fédéral. Le Conseil national en a fait de même par 102 contre 84, car, selon sa commission, «les intérêts des cyclistes sont portés par différents groupes et que l’on ne saurait privilégier certaines organisations dans l’attribution d’un droit de recours».

Au vote sur l’ensemble, le Conseil national a soutenu la loi par 135 voix à 50, l’UDC l’ayant refusée. Elle retourne au Conseil des États.

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