Présidentielle françaiseEric Zemmour a «profané» l’œuvre de François Truffaut
Les filles du cinéaste expriment leur colère après que des plans du «Dernier métro» ont été utilisés sans autorisation dans le clip de candidature du polémiste.
L’équipe chargée de la communication du candidat à l’élection présidentielle française Eric Zemmour a conçu une vidéo annonçant sa candidature, réalisée en grande partie à base d’extraits d’archives: films de fiction, documentaires, reportages, films promotionnels. «Le Monde» a ainsi comptabilisé 114 séquences utilisées et «glanées sur le Web», avec plusieurs détournements, soit 39% des 611 secondes de la vidéo.
Aucune demande d’autorisation n’a été déposée auprès des détenteurs des droits par les réalisateurs du montage. Ce qui a immédiatement provoqué la réaction de nombreux propriétaires des images ou ayants droit, comme l’AFP, Luc Besson, Laeticia Hallyday, le neveu de Barbara, le propriétaire d’un château exposé dans la vidéo et désormais les héritières de François Truffaut pour avoir utilisé des passages du «Dernier métro».
Des positions «à l’exact opposé»
Les deux filles du réalisateur ont confié à leurs avocats le soin de réagir dans un communiqué et d’exprimer leur colère contre l’utilisation frauduleuse des images du film. Elles s’insurgent également contre le détournement de ces images dans un clip qui présente des positions «à l’exact opposé» de celles de leur père, qui «exprimait une vision généreuse et tendre de l’humanité», lui qui aimait «les gens dans leur variété et pour leurs faiblesses». À leurs yeux, «l’atteinte portée au droit moral attaché à l’œuvre est une forme de profanation».
L’article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle et celui du droit à l’image (article 9 du Code civil) peuvent être invoqués pour des poursuites judiciaires. Pour l’instant, les deux filles de François Truffaut ont demandé «de cesser immédiatement l’utilisation illégale de l’extrait du film», mais elles se réservent «le droit de donner à cette situation toutes les suites qu’elle appelle».
L’équipe de communication du candidat invoque le «droit de citation courte».