Covid-19 en ChineA Shanghai, une «armée» de livreurs ravitaille les confinés
Ils travaillent parfois jusqu’à 15 heures par jour et disent effectuer jusqu’à 100 livraisons dans la journée.

Un livreur en scooter près d'un quartier fermé à clé après la détection de nouveaux cas de Covid-19 dans le district de Huangpu, à Shanghai, le 17 mars 2022.
AFPAlors que la stratégie chinoise de «Zero Covid» semblait avoir porté ses fruits, la Chine est actuellement confrontée à une flambée épidémique, avec plusieurs milliers de nouveaux cas par jour. Samedi, le gouvernement annonçait deux nouveaux décès, les premiers depuis plus d’un an. La ville de Shanghai, touchée, a confiné certains quartiers et organisé un grand dépistage. Résultat: les applications de livraisons de courses et de repas font face à un énorme afflux de commandes dans la métropole de 25 millions d’habitants. Et elles peinent à suivre la cadence.
«On est une armée de battants!»
Face à la vague d’Omicron, les autorités chinoises ont confiné des quartiers, voire des villes entières. Des dizaines de millions de Chinois sont confinés. Shanghai évite pour l’heure un confinement général. Mais dans le doute, beaucoup d’habitants ont préféré anticiper et fait des stocks de nourriture.
Avec leurs scooters électriques, ils sont la bouée de sauvetage des Shanghaïens confinés chez eux pour cause de Covid: les livreurs filent à toute allure dans la métropole chinoise pour acheminer fruits, viande, légumes ou désinfectant. «On est une armée de battants! Peu importe les difficultés, on y fait face le plus vite possible», rigole Zhang Yangyang, directeur du centre de tri de Dingdong Maicai, où l’activité ne faiblit pas. Ici, le personnel a doublé en une semaine. L’entreprise a recruté en urgence 300 personnes.
15 heures par jour
Le secteur de la livraison de repas et de courses en Chine est probablement le plus développé au monde. En quelques clics sur leur smartphone, les utilisateurs peuvent se faire livrer presque tout depuis les restaurants, supermarchés, cafés, boulangeries ou pharmacies, dans un rayon de plusieurs kilomètres. Les coursiers de Shanghai disent effectuer chacun jusqu’à 100 livraisons par jour.
«Je mentirais si je disais que je n’avais pas peur au départ», explique Li Yawu, un employé de Dingdong Maicai qui dit travailler 15 heures par jour pour livrer des courses, notamment dans des quartiers à risque. «Mais quand tu remets les provisions aux gens et que tu vois toute la gratitude dans leurs yeux, toute la peur disparaît».