Guatemala: Les manifestations continuent pour réclamer des «élections libres»

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GuatemalaLes manifestations continuent pour réclamer des «élections libres»

Des milliers de Guatémaltèques ont une nouvelle fois manifesté pour réclamer un second tour de l’élection présidentielle sans ingérence, le 20 août prochain.

Les manifestants réclament la destitution du juge Fredy Orellana et du procureur Rafael Curruchiche, tous deux ont été sanctionnés pour «corruption» par Washington.

Les manifestants réclament la destitution du juge Fredy Orellana et du procureur Rafael Curruchiche, tous deux ont été sanctionnés pour «corruption» par Washington.

AFP

Le Guatemala a connu lundi une nouvelle journée de manifestations pacifiques dans plusieurs villes et villages, pour réclamer des «élections libres» en raison de l’ingérence présumée du ministère public dans la campagne du second tour de l’élection présidentielle.

Le pays le plus peuplé d’Amérique centrale connaît des jours de tension depuis le premier tour de l’élection présidentielle, le 25 juin, en raison de ces accusations d’ingérence qui a généré des incertitudes quant au second tour prévu le 20 août, entre les candidats sociaux-démocrates Sandra Torres et Bernardo Arévalo.

Appel à la grève nationale

«Nous voulons des élections libres» ou encore «Je refuse de vivre dans une dictature», pouvait-on lire sur des banderoles brandies par les protestataires lors d’une manifestation dans le centre de la capitale. «Le peuple du Guatemala est vigilant et nous exigerons le respect des lois, de la Constitution et des résultats des élections», a déclaré un manifestant, Allan Ramirez, à la presse.

Des manifestations ont également eu lieu dans l’ouest du pays, notamment dans la ville de Quetzaltenango et dans des municipalités mayas des départements de Quiché et de Totonicapán, selon des médias locaux. Certaines entreprises se sont jointes à l’appel à la grève nationale lancé par des organisations universitaires et sociales, mais pas les grandes entreprises et les puissantes chambres de transport du secteur privé.

Bien que les deux candidats en lice pour le second tour soient tous deux du même camp, le bureau de la procureure générale Consuelo Porras cherche à disqualifier le parti Semilla de Bernardo Arevalo. Les manifestants réclament la destitution du juge Fredy Orellana et du procureur Rafael Curruchiche. Tous deux ont été sanctionnés pour «corruption» par Washington, de même que Consuelo Porras.

«Vital»

Sur ordre de Rafael Curruchiche, Fredy Orellana a ordonné au Tribunal suprême électoral (TSE) de disqualifier le parti Semilla, arguant d’anomalies dans la manière dont il avait été créé en 2017. À la demande du parquet, deux perquisitions ont été effectuées au siège du TSE qui a refusé de se conformer à cet ordre.

La communauté internationale, tout comme plusieurs analystes, considèrent les actions de la procureure générale comme une tentative d’écarter Bernardo Arevalo du scrutin. Il est «vital» que le second tour se déroule «sans interférence ni harcèlement» des candidats et des partis politiques, a déclaré lundi Brian Nichols, chef de la diplomatie américaine pour l’Amérique latine.

«Les Guatémaltèques ont le droit de choisir leurs dirigeants», a insisté Brian Nichols dans un message posté sur Twitter. Washington est «profondément préoccupé» par la perquisition des bureaux du parti Semilla «et les tentatives de révoquer» son statut légal, a déclaré à l’AFP un porte-parole du département d’État, qui a requis l’anonymat.

«Les manifestations publiques pacifiques de ces deux dernières semaines représentent le large éventail de voix qui se sont élevées pour protéger l’intégrité des élections du 25 juin», a déclaré le porte-parole du département d’État. Il a estimé que ces «efforts persistants de s’immiscer dans les élections» conduisent à «saper le processus démocratique» au Guatemala et à son «adhésion aux termes de la Charte démocratique interaméricaine». L’élection d’un social-démocrate, quel qu’il soit, mettra fin à douze années de gouvernement de droite.

(AFP)

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