FootballUli Forte: «On devrait davantage montrer que l’on est Xamax»
Au moment de retrouver Nyon dans un derby qui cristallise les tensions, Xamax n’a toujours pas crié victoire en 2024. Son coach explique ce qui ne fonctionne pas et surtout ce qui doit changer.
- par
- Nicolas Jacquier
Ce vendredi soir (coup d’envoi 19 h 30), Nyon - Xamax verra s’affronter deux équipes en crise de résultats. Alors que le néo-promu de Colovray, restant sur quatre revers consécutifs, n’a toujours pas engrangé le moindre point en 2024, le visiteur neuchâtelois, lui, n’a pas encore réussi à fêter la moindre victoire depuis la reprise.
Uli Forte, comment expliquer ce faux départ prolongé de Xamax en 2024?
On peut aisément le justifier par le départ de Franck. Surdez (ndlr: transféré en Belgique à la Gantoise), c’était notre assurance tous risques. Avec lui, Xamax a perdu plus qu’un joueur. Outre le fait d’être le chouchou du public qui l’adorait, Frank savait apporter de la fantaisie. Cela dit, cela n’excuse pas tout non plus. Un seul point depuis la reprise, c’est clairement insuffisant.
Justement, que manque-t-il pour provoquer ce fameux déclic qui se fait tant attendre?
On doit se montrer plus décidé dans le dernier geste. Il faut être plus convaincu de vouloir à tout prix marquer ce but. La vérité, c’est que l’on ne profite pas assez des occasions que l’on se crée.
Compte tenu du passif entre les deux clubs, comment allez-vous aborder ce troisième derby contre Nyon? Cela s’annonce assez gratiné, non?
Avec eux, c’est toujours chaud! Nyon a grandi très vite, on sent que ses joueurs sont soudés entre eux. On risque de retrouver du feu. Que voulez-vous, ce sont les émotions du foot. À nous de nous concentrer sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est ce qui se passe sur le terrain, et pas ailleurs.
En remettant ouvertement en cause la présence des Vaudois en Challenge League lors du rendez-vous d’octobre à la Maladière, vous avez vous-même contribué à mettre de l’huile sur le feu. Avec le recul, regrettez-vous vos propos?
Non, parce qu’il s’agissait là de mon avis et que je n’en ai pas changé depuis. En 40 ans de carrière, jamais je n’ai refusé d’aller disputer un match, ce qu’a justement fait Nyon (ndlr: au printemps 2023, le club de Colovray avait renoncé à se déplacer à Saint-Gall pour y affronter Brühl en Promotion League, en guise de protestation contre le refus de licence qui lui avait été signifié en 1re instance). Malgré les blessés, malgré les suspendus, malgré les malades, j’ai toujours fait en sorte de pouvoir jouer, peu importe de savoir avec qui.
Revenons au sport. Quel regard portez-vous sur le mercato xamaxien, marqué par trois arrivées avec Schwizer (Lausanne), Ramizi (Winterthour) et Hadji (SLO)?
Ces arrivées étaient nécessaires pour bonifier le groupe. Jean-François Collet a consenti les efforts financiers nécessaires en nous demandant quels étaient les besoins de l’équipe. Je dois remercier le président d’avoir accédé à nos souhaits.
Qu’attendez-vous de ces retrouvailles du jour avec Nyon?
On se doit d’inverser la tendance. Ce serait top de le faire ce vendredi soir déjà. On devrait davantage montrer que l’on est Xamax et qu’un tel nom signifie quelque chose, encore plus à domicile. Mais cela réclame d’afficher une autre attitude, beaucoup plus conquérante. Le potentiel est pourtant là. Or j’ai l’impression que mes joueurs retombent parfois vite dans leurs travers de la saison dernière. Il faut que cela change.