Tour de FranceLe Covid-19 n’a pas forcément pris sa journée de repos
L’hécatombe de cas positifs n’a pas eu lieu lundi lors du jour de repos. Mais le peloton reste tendu et certains coureurs redoutent la foule sans masques dans les cols.
- par
- Sylvain Bolt Morzine
L’ennemi invisible du peloton, le Covid-19, a épargné la meute des coureurs lundi. On redoutait une hécatombe de cas positifs mais tous les tests effectués dimanche soir à l’arrivée de Châtel sont retournés négatifs. «Statistiquement, c’est quand même étonnant qu’il n’y ait pas eu de cas positifs, a souligné en visioconférence Guillaume Martin, depuis son… domicile, après avoir dû quitter la Grande Boucle en raison d’un test positif samedi. Mais une épée de Damoclès plane sur la tête des coureurs, car j’ai bien pu infecter quelqu’un il y a deux jours.»
Le coureur de la formation Cofidis avait dû rentrer à la maison dimanche, comme son compatriote Geoffrey Bouchard et le Norvégien Vegard Stake Laengen (coéquipier de Pogacar) la veille. Le Français a ressenti un tout léger mal de gorge samedi et a fait un test rapide qui s’est révélé positif. «J’ai été honnête et me suis fait tester alors que mes symptômes étaient minimes, j’espère que tout le monde le fera aussi!» Guillaume Martin l’avait un peu mauvaise, regrettant notamment le manque de clarté de l’UCI, qui avait affirmé qu’un coureur positif mais asymptomatique pouvait continuer.
Le Covid-19 a offert un sursis au peloton, qui jure que l’honnêteté fera foi jusqu’au prochain test obligatoire, qui aura lieu dans une semaine lors du dernier jour de repos. Le maillot jaune y compris! «Oui, je me ferai tester en cas de doute pour ne pas infecter mes coéquipiers, le staff et les autres coureurs, a assuré Tadej Pogacar. De toute façon, maillot jaune ou pas, si tu es positif tu rentres à la maison!» Un constat que partage Marc Madiot. «Cacher des symptômes, franchement, je ne vois pas l’intérêt pour un coureur et pour l’équipe qui prendraient des risques supplémentaires pour toute la formation», s’emporte le manager général de la Groupama-FDJ.
Le retour de la bulle sanitaire?
La menace de cet adversaire incontrôlable était présente sur toutes les lèvres lors de la journée de repos, lundi à Morzine. Et certains ne seraient pas contre un durcissement des règles, avant d’attaquer les Alpes, où les postillons des spectateurs dans les lacets des cols sont redoutés. «C’est sûr que la foule sans masque au bord de la route, c’est un peu compliqué, s’inquiète le Français David Gaudu. Ce serait bien pour les coureurs qu’on retrouve une bulle sanitaire et que tout le monde remette un masque, y compris sur les plateaux télés pour minimiser les risques.»
Le mot de la fin au dernier «banni» du Tour, Guillaume Martin: «Dans les hôtels, les serveurs ne portent souvent pas de masque et les coureurs non plus lorsqu’ils mangent.» Attention, le Covid-19 n’a pas forcément pris sa journée de repos.