PaléoComplètement fou: Rosalía a ringardisé les autres concerts
La Catalane de 30 ans a donné un spectacle millimétré comme on n’en avait encore jamais vu au festival. Dont les 40 000 spectateurs se souviendront encore longtemps. Critique.
- par
- Fabio Dell'Anna
Mercredi, Rosalía a proposé un show unique en son genre, une scénographie dont on se souviendra encore longtemps au Paléo. Il est minuit sur la plaine de l’Asse. Sur la Grande Scène, le décor est minimaliste: une pente et deux rectangles blancs qui changent rarement de couleur pour mettre en avant le principal, l’univers mi-flamenco mi-pop de la Catalane de 30 ans. Celle-ci débarque sous un casque lumineux, le moteur d’un engin rugit et elle entame son tube «Saoko».
Entourée de huit danseurs, qui sont présents la plupart du concert, elle se déplace suivie par un caméraman filmant ses moindres gestes. Le rendu, en format téléphone, donne une impression de proximité avec la chanteuse qui nous séduit de plus en plus au fil du spectacle. Des caméras se cachent d’ailleurs un peu partout. Que ce soit sur un piano ou même une trottinette. Chaque plan, chaque mouvement, semble extrêmement maîtrisé. Comme lorsqu’elle se rend au premier rang pour interpréter «La noche de anoche» avec un fan choisi au hasard. Le duo était tellement en harmonie que même ce coup de chance semble parfaitement millimétré.
Les danseurs forment une moto humaine
Sans parler de sa voix. Si elle ne laisse place à aucune fausse note, c’est à se demander si l’artiste ne chante pas en playback. Il faut attendre le moment acoustique pour réaliser la pureté et justesse de son timbre (et qu’elle chante bel et bien en live). «Je suis honorée d’être ici. Merci de m’accueillir. Je vous aime beaucoup», lance-t-elle ensuite dans un français impeccable.
Après cet instant magique, les titres s’enchaînent et comme Rosalía, on n’a pas le temps de souffler. Les danseurs livrent des performances époustouflantes dont on retient tous les détails. Assis, recourbés les uns sur les autres, ils se métamorphosent en moto humaine pour la star – référence à son album phare nommé «Motomami». Si on regrette que la fin se termine un peu de manière abrupte lorsqu’on la filme dans les coulisses, l’Espagnole se démarque des autres artistes avec cette tournée. C’est une véritable révolution visuelle! Pas étonnant, que les 1500 billets restants ont été vendus mercredi matin en trois minutes. Seule une pop star peut réaliser une telle prouesse, mais Rosalía a prouvé être bien plus que cela ce soir.