Sondage: Le soutien à la neutralité diminue pour la première fois en 20 ans

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SondageLe soutien à la neutralité diminue pour la première fois en 20 ans

La guerre en Ukraine a des conséquences sur la vision des Suisses face à l’avenir, selon le sondage «Sécurité 2022». Le soutien à l’OTAN gagne en outre du terrain.

Seuls 58% de la population suisse estime que la neutralité protège la Suisse des conflits internationaux, contre 69% en janvier 2022.

Seuls 58% de la population suisse estime que la neutralité protège la Suisse des conflits internationaux, contre 69% en janvier 2022.

20min/Simon Glauser

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a des conséquences sur le moral des Suisses. Ils ont une vision plus pessimiste de l’avenir de notre pays qu’en janvier dernier (22%, en hausse de 9 points de pourcentage). C’est ce que révèle le sondage «Sécurité 2022», réalisé en juin et publié par l’Académie militaire (ACAMIL) et le Center for Security Studies (CSS), rattachés tous deux à l’EPF de Zurich, annonce jeudi le Département de la défense. Ils sont aussi 76% (+8 points) à juger de manière pessimiste l’évolution de la situation géopolitique mondiale. Et un sondé sur trois rapporte être devenu plus angoissé en raison du conflit.

Le soutien à la neutralité diminue

Si la neutralité recueille toujours largement l’approbation des Helvètes (89%), ce soutien connaît pour la première fois en 20 ans un recul. Il est de -8 points par rapport janvier dernier, relève l’enquête. «Dans l’ensemble, la neutralité est perçue de manière nettement plus critique qu’au cours des années précédentes», souligne-t-elle. Seuls 58% de la population suisse demeure convaincue qu’elle protège la Suisse des conflits internationaux, contre 69% en janvier 2022.

Et l’implication de la Suisse dans les affaires internationales est de plus en plus perçue comme un obstacle. Ainsi, 39% (+10 points) des Helvètes voient des difficultés dans la mise en œuvre de la neutralité.

L’adhésion à l’OTAN gagne du terrain

Le rapprochement avec l’OTAN connaît un taux d’approbation inédit, souligne encore l’étude. Le souhait des Suisses à adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord est en hausse (27% d’opinions favorables). Mais une nette majorité y reste opposée. Du fait de la guerre en Ukraine, la part de la population estimant que l’adhésion à une alliance défensive européenne accroîtrait davantage la sécurité de la Suisse que le maintien de la neutralité a progressé (35% d’opinions favorables, + 12 points par rapport à janvier 2021).

Le conflit ukrainien renforce aussi l’opinion favorable des Suisses sur l’armée. La question de la nécessité d’entretenir une armée est soutenue par 80% des personnes interrogées (+ 5 points). La part des Helvètes en faveur d’une armée dotée d’un équipement complet a aussi pris de l’ampleur pour atteindre une valeur record de 74%.

Les Suisses prêts à débourser plus pour l’armée

Logiquement, les Suisses sont plus favorables dorénavant aux dépenses de l’armée. En effet, les personnes estimant que ces dernières sont trop faibles représentent désormais 19% (+ 12 points) de la population. Depuis le début de l’enquête dans les années 1980, ce taux n’a jamais été si élevé, souligne l’étude. En revanche, l’opinion selon laquelle la Suisse dépense trop pour sa défense est à présent partagée par 30% de la population, soit un recul de 12 points. C’est la valeur la plus basse jamais enregistrée.

(cht)

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