États-UnisL’armée américaine innocente 110 soldats noirs condamnés en 1917
L’armée américaine a annulé lundi les condamnations «injustes» de 110 soldats afro-américains après des violences au Texas, en 1917.
- par
- Fabien Le Floch
L’armée américaine a annoncé lundi annuler les condamnations «injustes» de 110 soldats afro-américains, décidées par une cour martiale après des violences au Texas, en 1917.
Les soldats, qui gardaient un camp militaire en cours de construction, avaient pris les armes le 23 août après des mois de discrimination raciale et d’agressions, et avaient pénétré dans la ville de Houston, où 19 personnes, majoritairement blanches, avaient été tuées lors d’affrontements.
L’armée avait par la suite condamné 110 soldats afro-américains pour ces violences et 19 d’entre eux avaient été exécutés, dans ce que l’armée a qualifié de plus grande exécution collective de soldats américains. «Après un réexamen approfondi, la commission a conclu que ces soldats avaient été traités à tort en raison de leur race et n’avaient pas bénéficié de procès équitables», a fait savoir dans un communiqué la secrétaire chargée de l’armée, Christine Wormuth.
Ségrégation raciale
Un haut responsable du Pentagone, Gabe Camarillo, a ajouté lors d’une cérémonie à Houston, où les noms des soldats ont été prononcés, la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation des familles des soldats condamnés, qui furent privées de la pension leur étant due.
«En annulant leurs condamnations et en accordant des dédommagements honorables, l’armée reconnaît ses erreurs passées et remet les pendules à l’heure», a déclaré Christine Wormuth. La ségrégation raciale envers les soldats noirs américains était très importante, ces derniers servant dans des unités séparées par la couleur de peau jusqu’à 1948 et un décret du président Harry Truman.
Outre la discrimination directe envers les soldats noirs, de nombreuses bases militaires ont porté le nom d’officiers pro-esclavagistes ayant combattu pour les États confédérés d’Amérique, vaincus lors de la guerre de Sécession entre 1861 et 1865. À la fin du mois dernier, les États-Unis ont changé le nom de la dernière des neuf bases qui honoraient ces personnalités, marquant ainsi l’aboutissement d’un effort de plusieurs années visant à renommer les installations.