Zimbabwe: Une sécheresse prolongée décime les rangs des éléphants

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ZimbabweUne sécheresse prolongée décime les rangs des éléphants

Dans le parc de Hwange, au Zimbabwe, les pluies ont plus de six semaines de retard et les températures atteignent les 40 degrés. Entre septembre et fin novembre, 112 pachydermes ont péri.

Simba Marozva, garde au parc Hwange, observe les restes d’un éléphanteau mort de soif.

Simba Marozva, garde au parc Hwange, observe les restes d’un éléphanteau mort de soif.

AFP

Des nuages porteurs d’orages s’accumulent enfin au-dessus du parc national de Hwange, mais il est trop tard pour plus d’une centaine d’éléphants, qui ont succombé à une sécheresse prolongée en ce début d’été austral. Simba Marozva et d’autres gardes de la réserve zimbabwéenne n’ont plus qu’à couper les défenses des cadavres en décomposition, pour éviter que des braconniers ne les trouvent.

La scène est un crève-cœur: des cadavres noircis marquent un paysage où les pluies ont pris plus de six semaines de retard et où les températures atteignent régulièrement 40 degrés. Certains sont tombés dans des trous d’eau asséchés, d’autres ont passé leurs dernières heures à l’ombre d’un arbre. Beaucoup sont des éléphanteaux: il ne reste que leur peau ratatinée sur l’ossature, dégageant une odeur tenace.

La défense intacte est le signe d’une mort naturelle. Ces dernières semaines, Simba Marozva et ses collègues patrouillent quotidiennement à la recherche des cadavres. La quête d’eau fait prendre des risques aux éléphants – ils boivent plus de 200 litres d’eau et mangent 140 kilos de nourriture par jour –, qui s’approchent dangereusement de zones habitées à la périphérie du parc. Assoiffés, ils puisent dans les piscines de maisons ou d’hôtels, voire s’abreuvent à des points d’eau contaminés par des cadavres d’animaux.

Trop d’éléphants pour le parc

Le parc de Hwange s’inscrit dans un vaste espace transfrontalier de conservation, englobant le delta de l’Okavango et le majestueux fleuve Zambèze. En 2022, un recensement aérien estimait à plus de 225’000 le nombre d’éléphants dans cette zone.

Alors que des dizaines de milliers de pachydermes ont été abattus dans toute l’Afrique par des braconniers et chasseurs depuis les années 1970, cette zone de conservation de 14’600 km2 est considérée comme une réussite, avec un nombre d’éléphants de savane en progression, à plus de 45’000 bêtes. Presque trop, la pression sur les ressources du parc devenant intenable.

Selon les défenseurs de l’environnement, les parcs naturels zimbabwéens comptent deux fois plus d’éléphants que ne le permet leur capacité. Pour Tinashe Farawo, porte-parole des parcs zimbabwéens, la mort d’éléphants à Hwange est devenue un «gros problème», mais n’a rien de surprenant vu l’importance de cette population.

«Les vieux, les jeunes et les malades»

«On s’y attend, parce qu’il fait chaud et qu’il a pour l’instant très peu plu», dit-il. «Ils subissent ce stress et meurent.» Entre septembre et fin novembre, «nous avons perdu 112 éléphants», surtout «les vieux, les jeunes et les malades».

«Ils meurent à 50 ou 60 mètres d’une source d’eau, parce qu’ils ne peuvent pas supporter la distance qu’ils parcourent pour trouver à boire et à manger», ajoute Tinashe Farawo, soulagé des «quelques pluies» tombées ces derniers jours.

Ils vont chercher de l’eau à travers la frontière

Le parc de Hwange, recouvert d’herbes sèches, d’arbres sans feuilles et de zones ouvertes semi-désertiques, dispose de 104 forages d’eau alimentés par l’énergie solaire, pour atteindre des nappes phréatiques dont le niveau d’eau baisse régulièrement.

Les points d’eau asséchés obligent les éléphants et d’autres animaux sauvages à parcourir de longues distances pour boire. Certains ont traversé le Botswana et d’autres pays voisins, où de nombreux décès ont été signalés.

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(AFP)

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