Intervention policièreÉvacuation musclée à Genève: un élu victime d’«une charge brutale»
Le député et candidat d’Ensemble à Gauche Jean Burgermeister dit avoir été frappé par des agents lors de l’évacuation d’un squat aux Pâquis jeudi après-midi. Une enquête a été ouverte.
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Jean Burgermeister après avoir été frappé lors de l’évacuation du squat des Pâquis.
FacebookLors d’une intervention de la police jeudi devant l’immeuble 8 rue du Royaume, dans le quartier des Pâquis à Genève, le député et candidat au Conseil d’État Jean Burgermeister a été frappé par les agents venus en nombre pour évacuer l’endroit. La liste d’Union populaire déplore dans un communiqué l’usage de la force par les policiers, qui ont blessé plusieurs participants, dont leur candidat.
Mauro Poggia réagit
Selon «La Tribune de Genève» de ce vendredi: «La police des polices (IGS) a ouvert une enquête à la suite de l’affaire du député Jean Burgermeister, qui affirme avoir été frappé à la tête par un agent durant les événements de jeudi». Sur Radio Lac, le président du Conseil d’État, Mauro Poggia, en charge de la sécurité, a réagi: «Je pense qu’effectivement personne ne devrait être blessé dans ces circonstances. Maintenant, j’imagine que la police a utilisé la force de manière proportionnée. Je vais savoir exactement ce qui l’en est. Mais je pense qu’effectivement ce n’est pas le lieu où doivent se trouver des députés, pour faire des manifestations non autorisées et soutenir des occupations illégales d’immeuble».
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Le député était présent pour soutenir le collectif qui occupait l’immeuble.
Facebook«Je me suis présenté comme député»
Joint par lematin.ch Jean Burgermeister n’a pas eu l’impression que la police avait utilisé la force de «manière proportionnée»: «J’étais avec d’autres gens devant l’immeuble occupé. La police est arrivée d’une manière brutale. J’ai l’habitude de ce genre de situation et je me suis avancé vers eux pour engager le dialogue. Je me suis présenté comme député, mais ils ont commencé à me frapper. J’ai été pris dans deux vagues successives de coups sur la tête mais aussi de nombreux coups sur le corps. Je n’ai jamais vu une charge aussi brutale».
«Je suis dans mon rôle»
Face à l’absence de dialogue, Jean Burgermeister a des doutes: «Je me demande s’il n’y avait une consigne pour agir de la sorte. Quant à M. Poggia, il n’a pas à me dire ce qu’un député doit faire. Je suis dans mon rôle. Je suis du côté de ceux qui dénoncent les spéculateurs pour permettre de loger des gens. Cela devrait être tout autant la préoccupation du Conseil d’État. Aujourd’hui je m’interroge: comment se fait-il qu’il y a eu une telle charge policière? Je m’inquiète que le chef de la sécurité cautionne ce comportement et se mette ainsi du côté des spéculateurs».
Photographe également frappé
Par ailleurs un photographe de la «Tribune de Genève» a reçu également deux coups de matraque alors qu’il couvrait ces événements. Il se serait fait subtiliser sa carte de presse. «La police explique avoir agi de la sorte après trois sommations, écrit le journal, et affirme que l’intéressé aurait refusé d’obtempérer». Reporter sans frontières Suisse a dénoncé la violence de la police à son encontre et parle de «gestes inadmissibles à l’encontre d’un professionnel de l’information en exercice».