FestivalIndochine clôture le Paléo: «Putain de dernière soirée!»
Pour la quatrième fois programmé le dimanche, le groupe français était à nouveau exactement ce qu’il fallait au public transgénérationnel du festival. Critique.
- par
- Laurent Flückiger
Chaque édition du Paléo devrait se terminer par un concert d’Indochine. Non, dimanche, nous n’avons pas vu la meilleure prestation de cette année, mais la venue du groupe français représente tout ce que veut être le Paléo: un public transgénérationnel et bon enfant qui se mêle devant le même spectacle. C’était le cas dimanche, où Nicola Sirkis et les siens ont clôturé pour la quatrième fois le festival – un argument de plus – après les traditionnels feux d’artifice et à la fin d’une journée dominicale où les enfants sont toujours en nombre. Et qu’est-ce que ça fait du bien!
Sur la plaine de l’Asse, des habitués, des novices, des curieux, des mouflets, des campeurs et bien sûr des fans hardcore, qui, d’ailleurs, ont été chouchoutés. En festival, Indochine a tenté de reproduire au plus près la tournée des stades qu’ils font avec une scène centrale. Aussi, au Paléo, un avant-scène en forme de demi-cercle a été installé. Et c’est impressionnant, car il avance quasi jusqu’au milieu du talus. Un formidable terrain de jeu pour le groupe et une chance énorme pour les spectateurs qui ont pu se poser aux abords.
Nicola Sirkis saigne pour la Suisse
Il est 22 h 45. Pile après la dernière salve des feux d’artifice, la musique commence. Durant les deux premières minutes, les fans se voient afficher sur les grands écrans. Indochine arrive. «Bonsoir Paléo, bonsoir la Suisse, bonsoir la Franche-Comté», salue Nicola Sirkis avant d’entamer «Nos célébrations» à la guitare. Il est à l’extrémité la plus avancée pour les deux premiers morceaux. Des confettis tombent déjà. Dans le public, on chante, on fredonne, on fait du yaourt, on bouge la tête, c’est selon. Mais quand résonne un morceau ancien, c’est l’Asse entière qui récite les paroles. C’est le cas avec «Canary Bay», sorti en 1985, et qui reste un must dans le répertoire. «Putain de Paléo, dernière soirée, ça va monter.» Oui.
Moment un peu gênant sur «Punk» quand le leader d’Indochine, 64 ans, s’est «blessé». «Je me suis ouvert le doigt, j’ai saigné pour toi la Suisse!» Il disparaît, revient avec un sparadrap noir au majeur et vient à l’avant-scène faire le signe de la croix. Miracle, il est guéri. On sourit aussi en remarquant que, comme d’habitude, il fait finir au public ses fins de phrases ou les termine par un «Saaa». Sa prestation est moyenne sur «Le baiser», mais nouvelle salve de confettis, ça passe.
Plus de la moitié du concert est derrière, les spectateurs sont toujours fidèles, quand est joué «Alice & June». Nicola Sirkis attrape alors un drapeau suisse dans le public, l’accroche autour de la taille et répète: «Putain de festival!» Il fait encore une fois mouche, bien que Lady Gaga aurait tout à fait raison de l’attaquer en justice sur sa reprise du refrain de «Poker Face», tellement c’est faux.
Rien ne vaut les années 80
Encore une fois, pas le temps de ronchonner, car Indochine envoie une vieille pépite, «Trois nuits par semaine», et déclenche la ferveur. Pas de doute même si le groupe peut remercier tous ceux qui les suivent «depuis cinquante ans, quarante ans, trente ans, vingt ans, dix ans», rien ne vaut les années 80. En tout cas, au Paléo, face à ce large public.
On approche de la fin. Nicola Sirkis, oLi dE SaT et les autres balancent une version techno des «Fleurs pour Salinger». Paf, nouvelle salve de confettis. Sur «J’ai demandé à la lune», le chanteur prend son temps pour serrer des mains. Toute l’Asse chante le morceau qui avait remis Indochine en haut de l’affiche en 2002. «L’aventurier» démarre. Il est 0 h 22, plus d’une heure trente a passé, et les gens deviennent dingues. C’est le moment du bain de foule. Et encore une fois, des confettis mais aussi des serpentins volent. Il reste à Indochine à interpréter une version dancefloor de «You Spin Me Round (Like A Record)» de Dead or Alive. La musique s’arrête, toutes les lumières s’allument. «Merci à tous, on vous aime. Putain de Suisse, putain de festival!»