Editorial - Derniers jours sans certificat Covid-19

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ÉditorialDerniers jours sans certificat Covid-19

La consultation du Conseil fédéral se termine ce lundi. Tous les signaux sont au vert pour que l’utilisation du certificat Covid soit étendue. Mais cela suffira-t-il?

Eric Felley
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Eric Felley
Une cliente d’un bar exhibe son certificat Covid-19 en Italie alors que l’extension du recours au certificat sanitaire est de plus en plus probable en Suisse.

Une cliente d’un bar exhibe son certificat Covid-19 en Italie alors que l’extension du recours au certificat sanitaire est de plus en plus probable en Suisse.

AFP

La semaine dernière a été particulièrement chargée sur le front du Covid 19. Après les déclarations du chef de la Santé genevoise, Mauro Poggia, sur la responsabilité des non vaccinés, c’est le conseiller fédéral Alain Berset qui a mis en consultation jusqu’au 30 août l’extension du recours au certificat sanitaire. Ce lundi, tous les signaux sont au vert pour aller dans ce sens. Face aux nouvelles hospitalisations, les établissements de soins tirent la sonnette d’alarme et les cantons sont favorables. Le président de la Commission fédérale de vaccination, Christophe Berger, exige pour sa part une extension «immédiate» du certificat Covid 19.

Une récompense…

Ces dernières semaines, l’idée s’est progressivement imposée que «les non-vaccinés doivent accepter plus de restrictions que les vaccinés», comme le dit l’association EconomieSuisse dans un communiqué paru mercredi. Celle-ci ajoute que les personnes vaccinées ont droit en quelque sorte à une récompense: «Elles ont pris le temps de se faire vacciner et ont bien souvent supporté certains effets secondaires. L’État n’a pas le droit de leur imposer d’autres restrictions».

Le plus mauvais scénario

La résistance s’est focalisée autour du patron de GastroSuisse, Casimir Platzer, qui a fait un peu cavalier seul en refusant le certificat à l’entrée des restaurants et autres cafés. L’UDC est aussi opposée au certificat en vue de la votation de novembre, mais cela ne suffira pas à changer la donne au Conseil fédéral, où ses représentants suivront la ligne tracée par Alain Berset et l’OFSP. Le référendum n’a pas d’effet suspensif face à l’urgence sanitaire!

Nous y voilà donc avec ce fameux certificat, qu’on espérait bien ne jamais utiliser pour aller au restaurant. Mais dans cette pandémie, comme les tartines tombent toujours du côté beurré, c’est encore une fois le plus mauvais scénario qui se réalise. Le variant Delta est beaucoup plus délétère qu’on ne l’aurait pensé, et une trop forte proportion de la population a rechigné à se faire vacciner.

Le certificat n’est pas un blanc-seing

Mais, il ne faut pas se faire d’illusion et penser que ce certificat Covid sera la panacée ou la «récompense» définitive dont parle EconomieSuisse. Car même si le vaccin protège des formes graves de la maladie, il n’empêche pas sa propagation que l’on soit vacciné ou non. Comme le répète la bioéthicienne genevoise Samia Hurst: «Le certificat n’éteint pas le risque. Il le diminue». Les gens vaccinés ont pourtant tendance à se sentir en sécurité, à négliger les gestes barrière, le port du masque ou le lavage des mains. Le fait d’être vacciné n’est pas un blanc-seing. Il implique tout autant de responsabilité et de prudence.

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