Football: La deuxième des trois dernières chances pour le FC Bâle

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FootballLa deuxième des trois dernières chances pour le FC Bâle

Après sa défaite en demie de Coupe de Suisse, le club rhénan, en pleine restructuration à un peu tous les niveaux, peut sauver sa saison en Conference League contre Nice. Match aller ce jeudi soir.

Robin Carrel Bâle
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Robin Carrel Bâle
Le boss David Degen passe pas mal de temps au téléphone.

Le boss David Degen passe pas mal de temps au téléphone.

IMAGO/Geisser

Il y a tout juste deux mois, alors que la Super League entamait le troisième de ses quatre tours, le FC Bâle perdait contre GC et c’était «la défaite de trop», selon le club. Alex Frei prenait la porte et le directeur sportif fraichement nommé Heiko Vogel l’a remplacé. Huit semaines plus tard, le club rhénan ne va pas beaucoup mieux et les grandes manœuvres ne font sans doute que commencer, au Parc St-Jacques. Il reste pourtant une saison à finir et il reste deux objectifs importants dans le viseur et surtout atteignables.

L’équipe du coude du Rhin n’a gagné que 8 matches sur 27 en championnat cette saison. Il en a remporté 7 lors de son tortueux parcours européen, qui n’a pas forcément été brillant, mais qui peut prendre un tout autre éclat en passant l’écueil niçois jeudi prochain (match aller ce jeudi en Suisse). Pour ce faire, il faudrait retrouver la magie européenne dont le FCB a régulièrement été capable depuis de nombreuses années. Car face à l’OGC Nice, les Bâlois n’auront absolument pas les faveurs de la cote.

«On n’arrive pas à imposer notre jeu contre des équipes plus faibles.»

Marwin Hitz, gardien du FC Bâle

«On n’a été pas assez propre, trop lent et trop prudent. Mais si l’adversaire donne du rythme, nous sommes capables de le soutenir», expliquait le gardien Marwin Hitz, après le nul 1-1 un peu triste à Zurich du week-end dernier. C’est ainsi que le Bâlois a expliqué les différences de performance de sa troupe entre compétitions domestique et continentale: «on n’arrive pas à imposer notre jeu contre des équipes plus faibles», a regretté l’ancien international.

Nice quasi invaincu avec le successeur de Favre 

Ce jeune groupe a-t-il la moelle pour réussir un improbable coup d’éclat et passer dans le dernier carré de la C4? La récente élimination contre YB en Coupe de Suisse, la première des parties qui aurait pu lui sauver sa saison, semble plaider pour le contraire. D’autant plus face à un adversaire qui a, lui, connu un vrai choc psychologique réussi avec le remplacement de Lucien Favre pour Didier Digard, au début du mois de janvier. Le coach haut-normand de 36 ans n’a perdu qu’une fois en championnat, le week-end dernier contre le PSG (0-2), et encore, contre le cours du jeu.

Heiko Vogel: «C’est dur de leur en mettre un»

Le coach bâlois a toujours le sourire.

Le coach bâlois a toujours le sourire.

freshfocus

«Oui, il y a un favori dans cette confrontation… Je crois que l’OGC Nice est l’équipe la plus forte que nous devons affronter dans notre parcours en Conference League. Si on regarde leurs dix, voire même vingt derniers matches, ils n’ont pas souvent perdu. Donc c’est forcément une équipe très forte. Dans leur groupe, on sent qu’il y a de grandes qualités individuelles, ce qui les rend très dangereux offensivement. Mais cette formation est aussi bien structurée défensivement! Leur classement ne le montre pas forcément, mais ils n’ont pas pris beaucoup de buts cette année. Ils sont disciplinés et c’est dur de leur en mettre un.

On est seulement sixièmes de Super League, mais on peut potentiellement jouer une demi-finale de la C4… Je trouve qu’on a connu une bonne évolution ces dernières semaines en tant qu’équipe. Nous avons fait quelques très bons matches, mais on n’a pas forcément réussi à marquer les points qui devaient aller avec. Comme contre Zurich le week-end passé par exemple (1-1), qui était qu’un match que nous devions gagner. Cette Coupe d’Europe est une bonne opportunité de montrer nos vraies capacités. Moi, je suis très content de mes joueurs.»

Il y a toutefois des motifs d’espoirs, pour les dizaines de milliers de fans des «Rotblau». Après un 2e tour horrible (7 points en 9 matches, contre 13 unités lors de la 3e ronde), le FCB s’est rapproché un peu du 2e Servette, le grand objectif des qualifications pour la prochaine C1 qui ferait potentiellement du bien aux finances. Ce sera avec son entraîneur intérimaire-directeur sportif jusqu’à l’été, la piste Davide Ancelotti, fils de la légende Carlo, ayant rapidement fait «pschit».

«Nous avons déjà beaucoup progressé depuis le début de la saison et nous continuons à nous améliorer constamment, nous a assuré Andi Zeqiri. On sait la qualité qu’on a, on travaille pour progresser et le montrer le week-end. On ne panique pas, on ne réfléchit pas trop. On essaie de mettre en place ce que le staff dit. Nous sommes sûrs du chemin que nous empruntons et excités à l’idée de jouer un quart de finale de Coupe d’Europe, on va essayer de faire quelque chose de bien. Nous savons que ce sera fort en face, mais en étant vigilant, on pourra montrer nos qualités. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va rien lâcher! On a déjà sorti deux belles équipes…»

L’ère du trading

En attendant le volet sportif, Bâle a fait peau neuve en coulisses. Chris Kauffmann, ancien «Chief Growth Officer» est devenu «Chief Executive Officer» et le club vit un intense «processus de restructuration globale». Même le nom de l’organigramme de l’organisation a changé, devenant officiellement un «Organizational Chart». Sur le «campus», si réputé dans le passé, les têtes changent aussi: Daniel Stucki a succédé à Remo Gaugler, qui sera le directeur technique de l’équipe junior masculine à l’avenir. Le coach de la réserve, Ognjen Zaric a vu son contrat être résilié et remplacé par l’actuel entraîneur des M18, Dennis Hediger.

Ça ne fait pas forcément gagner des matches dans l’immédiat, mais c’est toujours ça de réalisé, pour une formation qui perd pas mal d’argent quand il n’arrive plus à engranger les revenus de la Champions League et se voit contraint de procéder à un «trading» de joueurs qui pèse forcément sur la cohésion de son groupe. «On sait la qualité qu’il y a dans ce groupe, alors on bosse pour progresser et le montrer en match. On ne panique pas! On essaie de mettre en place ce que le staff nous inculque», termine Zeqiri. A prouver à l’Europe entière jeudi soir.

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