Football: Supporters du monde entier: faites chauffer vos miles!

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FootballSupporters du monde entier: faites chauffer vos miles!

Comme attendu, la Coupe du monde 2026 fera la part belle… aux compagnies aériennes. Décidément, la FIFA est totalement décomplexée du changement climatique.

Robin Carrel
par
Robin Carrel
Les avions américains vont pas mal servir pendant plus d’un mois.

Les avions américains vont pas mal servir pendant plus d’un mois.

Et si la Coupe du monde en Russie en 2018 était en fait un exemple de sobriété énergétique? Alors oui, il fallait aller des fois de Kaliningrad à Ekaterinbourg et c’était très très long sans s’embarquer dans un Tupolev. Mais il y avait aussi la possibilité de se prendre des trains de nuit magiques pour relier Moscou à St-Pétersbourg ou Nijni Novgorod et, franchement, ça reste des moments extraordinaires et certainement parmi les plus beaux souvenirs de ma carrière de suiveurs du ballon rond à travers le monde.

Je n’étais pas de la «fête» au Qatar il y a un peu plus d’un an, mais là aussi, pouvoir naviguer entre tous les stades dans un périmètre de quelque 50 bornes, c’était presque écolo en comparaison de ce qu’on va nous imposer dans deux ans et demi. Bon, les stades et les morts qui sont allés avec l’ont été grâce au gaz et au pétrole, mais bon… Le rappeler encore une fois risque de mettre en colère la si ouverte FIFA.

En 2026, de Toronto à Mexico ou de Miami à Vancouver, pour prendre les plus grandes transversales tirées à travers le continent et outre les quelques soucis avec le passeport à la frontière, il n’y a pas loin de 4 ou 5000 bornes et au moins quatre heures dans les airs. Et pas de wagons couchettes entre Boston et Miami par exemple, à moins d’apprécier l’exercice sur rail, car la vue n’est pas si mal que ça le long de la côte est.

Il sera en effet possible de le faire, hein. Le souci, c’est qu’actuellement ça coûte près de 300 francs le billet et que ça prend environ 35 heures – soit une semaine de travail en France. Par avion? Trois heures et simplement 70 dollars… Vous pouvez aussi louer une voiture, pour vous enfiler les 1600 miles en environ 24 heures sans s’arrêter manger, dormir ou faire d’autres trucs. Mais ça non plus, ce n’est pas très écolo.

Les trains ne risquent pas de servir.

Les trains ne risquent pas de servir.

IMAGO/SOPA Images

Pour les fans de football souhaitant se diversifier sans mettre le feu à ce qu’il reste de planète, sachez que les deux stades les plus «proches», c’est entre Seattle et Vancouver ou entre New York – juste à côté, dans le New Jersey en vrai, à côté d’une piste de ski indoor – et Philadelphie. S’il n’y a respectivement «que» 230 et 150 bornes en voiture. Mais ajoutez-y la circulation et la frontière entre le Canada et les USA et votre périple durera facilement plus de trois heures si vous avez de la chance.

J’ai essayé de relier tous les stades en voiture sur Google Maps pour rigoler et ça va taper à pas loin de 140 heures de route sans s’arrêter pour boucler les quelque 14 000 km au programme! Si la Suisse se qualifie (grâce à Renato Steffen, par exemple) et qu’elle tombe avec le Canada, il faudra rouler de Toronto à Vancouver. Si c’est dans le groupe des États-Unis, prévoyez du café pour vous taper un aller-retour Los Angeles-Seattle-Los Angeles. Soit deux fois 2000 km et 40 heures sans s’arrêter. Avec un bon gros SUV à l’américaine, c’est un total de plus d’une tonne et demie de Co2! Ça en fait des pets de vache si vous faites aussi un petit détour par le Texas…

Et puis on vous avait vendu une Coupe du monde «nord-américaine»? Il faut le dire vite. En fait, il y aura plus de matches dans le seul État du Texas, justement, qu’au Mexique et au Canada réunis. Et ceux qui iront voir un ou plusieurs des 16 matches à Houston ou à Dallas risquent bien de regretter l’air conditionné qatari. Par là-bas, l’été – cette Coupe du monde à rallonge aura lieu du 11 juin au 19 juillet -, on mesure des moyennes allant de 26 à 36 °C environ. Des moyennes! Ça veut dire qu’au plus fort de la journée, ça va souvent taper au-delà des 40°.

Ce sera à peu près pareil au Mexique, mais avec des altitudes qui peuvent laisser des traces physiques et avantager l’un des co-hôtes, qui jouera trois fois «en casa». Si Monterrey est à un peu plus de 500 mètres au-dessus de la mer, ça monte à environ 1500 pour Guadalajara et plus de 2200 pour Mexico. Les Mexicains joueront une fois dans cette 2e ville et à deux reprises dans la capitale. Ils seront assurément champions du monde des globules rouges!

Si la Suisse est avec le Mexique, la bonne idée serait donc d’aller faire un camp d’entraînement à Gspon (VS), où l’Ottmar Hitzfel Stadium est planté à plus de 2000 mètres d’altitude. Ça ajouterait encore un peu de spectaculaire à ce Mondial définitivement pas comme les autres.

Le terrain de Gspon.

Le terrain de Gspon.

imago sportfotodienst

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