Vosges (F)Le suspect du meurtre de la petite Rose mis en examen
Jeudi, la justice française a décidé d’inculper pour meurtre l’adolescent suspecté de la mort d’une fillette de 5 ans dans les Vosges.
L’adolescent soupçonné du meurtre de la petite Rose, 5 ans, dans les Vosges, a été placé en détention jeudi soir, a annoncé à l’AFP le procureur de la République d’Épinal, Frédéric Nahon. Le garçon de 15 ans a été mis en examen pour meurtre de mineur de moins de 15 ans, a indiqué le procureur, deux jours après la découverte du corps de la petite fille dans un sac plastique dans un appartement de Rambervillers.
L’adolescent garde le silence sur son geste. Une marche blanche en mémoire de la fillette aura lieu samedi à 13 heures à Rambervillers, ville de 5000 habitants où elle a trouvé la mort, a indiqué la mairie.
Dans un sac plastique
Le corps de la petite fille a été retrouvé dans un sac plastique mardi dans un appartement de la commune, quelques heures après que ses parents eurent signalé sa disparition aux forces de l’ordre. Le garçon de 15 ans, déjà mis en examen pour viol sur mineur l’an dernier, a été mis en examen pour meurtre de mineur de moins de 15 ans, a annoncé à l’AFP le procureur Frédéric Nahon, après deux jours de garde à vue du suspect.
Durant sa garde à vue, l’adolescent «a fait usage de son droit au silence (…) Nous n’avons donc pas sa version sur les faits qui lui sont reprochés», avait révélé le procureur lors d’une conférence de presse à la mi-journée. «Lors de sa garde à vue et de son interpellation, le mineur n’a toutefois pas tenu de propos délirants entraînant à penser à des troubles psychiatriques.» Un expert a cependant conclu dans un rapport provisoire «à l’existence d’une altération du discernement et à sa dangerosité pour les autres», selon Frédéric Nahon.
Autopsie vendredi
L’autopsie du corps de la petite victime aura lieu vendredi matin à l’Institut médicolégal de Nancy. «On en saura plus sur les circonstances de la mort et de l’existence ou non de faits de viol», a souligné Frédéric Nahon. Il a précisé que le suspect, âgé de moins de 16 ans, était passible de 20 ans de réclusion criminelle, et non de la perpétuité en raison de son âge.
Dans un communiqué, le Parquet avait indiqué mercredi que le jeune homme avait déjà été mis en examen l’an dernier pour viol sur mineur et avait été placé durant un an en centre éducatif fermé, soit le maximum légal. La mère de la victime a dénoncé, mercredi, le fait que le suspect ait pu se trouver en liberté.
Frédéric Nahon a précisé devant la presse que les victimes présumées de cette affaire précédente étaient deux garçons âgés de 10 et 11 ans.
Pas d’enlèvement retenu
Depuis son retour à Rambervillers en mars dernier, il était soumis à une obligation de soins et de formation, sous la surveillance de la Protection judiciaire de la jeunesse. Frédéric Nahon a souligné que le jeune homme respectait ces obligations et était en scène de cuisine. «Les rapports rendus par les éducateurs concluaient d’ailleurs à une évolution positive du mineur tant dans le cadre du centre éducatif fermé qu’à domicile», a rapporté le procureur.
Mardi, la petite fille a disparu alors qu’elle jouait dans un carré proche de chez elle, où vivaient d’autres enfants. L’enlèvement «n’a pas été retenu pour l’instant dans la mesure où il n’y a pas eu de violence» au vu des images des caméras de surveillance, selon Frédéric Nahon. Mais le suspect avait apparemment tenté d’attirer d’autres enfants peu de temps avant.
Il vivait avec sa mère
Interrogé sur la personnalité de l’adolescent, Frédéric Nahon a précisé qu’il vivait «au domicile familial avec sa mère». Mais son «isolement ressort dès la première affaire». Les parents sont séparés et la mère n’a pas d’activité professionnelle, a-t-il ajouté. «C’est une famille qui ne pose pas de problème particulier au niveau de la délinquance.»
L’affaire a débordé jeudi sur la sphère politique, la première ministre Elisabeth Borne la qualifiant de «drame épouvantable» et faisant part de «toute (sa) compassion» aux proches de la jeune victime. «En fonction de l’enquête, il faudra en tirer toutes les conséquences», a-t-elle affirmé sur France 2.