ArgentineLe président Fernandez annonce qu’il ne briguera pas une réélection
Alberto Fernandez renonce à se présenter au scrutin d’octobre, et passera la main à son successeur au terme de son mandat en décembre, après quatre ans au pouvoir.
Le président de l’Argentine depuis 2019, Alberto Fernandez (centre-gauche), a annoncé, vendredi, qu’il ne briguera pas la réélection lors des élections générales d’octobre, ouvrant davantage encore le champ d’un scrutin incertain.
Annonce surprise
Le 10 décembre, terme du mandat présidentiel, le chef de l’Etat de 64 ans remettra «l’écharpe présidentielle à qui aura été légitimement élu», a-t-il annoncé dans une vidéo. Il avait jusqu’ici laissé planer le doute sur sa participation aux primaires du camp gouvernemental, en août.
L’annonce surprise d’Alberto Fernandez intervient sur fond d’un contexte économique particulièrement fébrile, avec une inflation hors contrôle, à 21,7% sur trois mois, 104,3% en interannuel, après 94,8% en 2022. Elle ponctue aussi une semaine qui a vu des pressions accrues sur la devise argentine, le peso, en dépréciation constante par rapport au dollar. Le peso s’échangeait mercredi a 225 pour un dollar au taux officiel, mais à 432 pour un dollar au taux informel.
Le mois dernier, dans son dernier discours de politique générale au Parlement, Alberto Fernandez avait défendu ses trois ans de présidence dans un contexte hostile marqué par le Covid, l’impact de la guerre en Ukraine, l’endettement argentin, sur fond d’inflation chronique. Mais avec deux années consécutives de croissance (10,3% en 2021, 5,4% en 2022), fait sans précédent en Argentine depuis douze ans.
Champ électoral incertain
Son retrait laisse un champ électoral particulièrement incertain, avec à ce stade aucun candidat évident n’émergeant dans le camp de la coalition gouvernementale (centre-gauche). La vice-présidente Cristina Kirchner, cheffe de l’Etat de 2007 à 2015 et héritière du courante péroniste, a annoncé fin 2022 qu’elle ne se présenterait pas, peu après sa condamnation dans un procès pour fraude et corruption lors de ses mandats présidentiels. Le ministre de l’Economie depuis juillet dernier, Sergio Massa, 50 ans, lui-même un ancien candidat à la présidentielle (en 2015), a été présenté a plusieurs reprises dans la presse comme un possible candidat, cette hypothèse étant toutefois étroitement liée à une stabilisation de l’économie.
Dans l’opposition, l’ex-président libéral (de 2015 à 2019) Mauricio Macri a lui aussi annoncé en mars qu’il ne se lancerait pas dans la course à la présidentielle, après avoir longtemps laissé planer le doute. Ce pas de côté ouvrait la voie à deux des principales figures de la coalition d’opposition Juntos por el Cambio, qui ont déclaré leur pré-candidature: Horacio Larreta, 57 ans, maire (centre-droit) de Buenos Aires depuis 2015, et Patricia Bullrich, 66 ans, la droitière ex-ministre de Sécurité du gouvernement Macri. Les élections générales en Argentine auront lieu le 22 octobre, avec un éventuel deuxième tour le 19 novembre. Les primaires, dans le camp gouvernemental comme dans l’opposition, sont programmées pour le 13 août.