Hockey sur glace: Filip Pesan: «Les Suisses ne sont pas préparés à entendre des vulgarités»

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Hockey sur glaceFilip Pesan: «Les Suisses ne sont pas préparés à entendre des vulgarités»

L’ex-entraîneur du HC Ajoie jusqu’en décembre 2022, est revenu sur son passage compliqué dans le Jura dans une interview sur le site tchèque isport. Le coach de 45 ans dirige désormais Liberec.

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Filip Pesan avait un style direct qui a eu de la peine à passer auprès de certains joueurs du HC Ajoie.

Filip Pesan avait un style direct qui a eu de la peine à passer auprès de certains joueurs du HC Ajoie.

Urs Lindt/freshfocus

Le Tchèque Filip Pesan n’a pas laissé un souvenir impérissable en Ajoie. Remplacé par le directeur sportif Julien Vauclair en décembre dernier après 30 matches et surtout 13 défaites consécutives survenues avant son licenciement, Pesan est désormais de retour en République tchèque où il a été nommé entraîneur de Liberec, en première division.

Dans un entretien accordé au site tchèque isport, dont nous avons traduit quelques passages, le coach de 45 ans est revenu sur son aventure mitigée au HC Ajoie. Il a notamment reconnu que le fait de se retrouver seul, sans famille ni enfants à Porrentruy, a été une expérience difficile à vivre et que sa situation familiale est la grande raison pour laquelle il a opté, après son licenciement, pour un retour au pays.

«Je savais à l’avance dans quoi je m’embarquais et le directeur sportif et moi-même avons tout de suite parlé du fait que la saison risquait d’être très difficile (…) L’ambition du club dès le départ était de se sauver. Ce n’était pas facile: en Suisse, vous jouez contre de très grandes équipes. On se battait pour chaque puck afin de ne pas quitter le match sur une débâcle.»

«Tous les joueurs suisses n’étaient pas anglophones: j’avais des Italiens (ndlr: les Tessinois), des Allemands (ndlr: les Alémaniques) et, surtout, des Français (ndlr: les francophones) qui ne comprenaient pas très bien l’anglais. La barrière de la langue était un problème, mais il s’agissait surtout d’un problème culturel.»

Filip Pesan, ex-entraîneur du HC Ajoie.

L’ancien coach de l’équipe nationale tchèque ne garde toutefois pas que de mauvais souvenirs des quelques mois passés sur le banc du HC Ajoie, mais reconnaît toutefois que la communication et la barrière de la langue ont été des obstacles insurmontables qui ont finalement conduit à certaines frictions.

Question de culture

«La grande différence, c’est la culture, a expliqué Pesan dans son entretien avec le site isport. Tous les joueurs suisses n’étaient pas anglophones: j’avais des Italiens (ndlr: les Tessinois), des Allemands (ndlr: les Alémaniques) et, surtout, des Français (ndlr: les francophones) qui ne comprenaient pas très bien l’anglais. La barrière de la langue était un problème, mais il s’agissait surtout d’un problème culturel. Dans l’environnement tchèque, on est habitué à l’utilisation occasionnelle de vulgarités, je veux dire de vulgarités motivantes. C’est une chose à laquelle un joueur suisse n’est pas préparé… J’ai parfois eu du mal à expliquer que ce que j’avais dit n’était pas à prendre comme je l’avais dit… Au début, il y a eu des conflits culturels et des tensions. Mais avec le temps, la situation s’est apaisée.»

À Liberec, club qu’il avait déjà entraîné entre 2015 et 2020. Pesan pourra appuyer sans arrière-pensées sur toutes les subtilités de la langue pour motiver son équipe. Le HC Ajoie, de son côté, est toujours à la recherche d’un nouvel entraîneur pour l’exercice 2023-24, Julien Vauclair ayant annoncé après le barrage de promotion/relégation gagné contre le HC La Chaux-de-Fonds qu’il souhaiterait se concentrer à l’avenir sur sa fonction de directeur sportif.

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