Delémont a besoin d’un ascenseur

Publié

JuraLa capitale a besoin d’un ascenseur

À Delémont, les élus, les fonctionnaires et les citoyens à mobilité réduite butent sur un escalier historique.

Vincent Donzé
par
Vincent Donzé

Rendre l’administration accessible aux handicapés, c’est un serpent de mer à Delémont. Vingt ans après un premier projet, la parlementaire Suzanne Maitre-Schindelholz (PCSI) réactualise d’idée d’un ascenseur aménagé à l’Hôtel de Ville, où siège le Conseil de Ville (Parlement), au deuxième et dernier étage…

«Dans cette ancienne bâtisse, les escaliers sont bien raides!» souligne Suzanne Maitre-Schindelholz, très attachée à l’égalité de traitement pour tous les citoyens. «La mobilité peut être réduite par un handicap, mais aussi par un accident», précise l’élue.

Cahiers des charges

Élus, fonctionnaires et citoyens: tous ceux dont la mobilité est réduite butent sur un escalier historique. Dans sa motion, Suzanne Maitre-Schindelholz demande l’inscription d’un ascenseur dans le cahier des charges de l’entretien des bâtiments communaux pour la période 2022-2025.

«Les projets sont remisés dans un tiroir, vu leur coût trop élevé», soupire l’élue chrétienne sociale indépendante. Que se passera-t-il le jour où un élu siégera en chaise roulante? «On déplacera le Conseil de Ville dans une salle adaptée, mais un tel déménagement aura aussi un coût!» s’étrangle Suzanne Maitre-Schindelholz.

Dans sa réponse, le Conseil communal «confirme sa volonté de créer des conditions propres à faciliter l’accès des bâtiments publics aux personnes à mobilité réduite».

Difficiles à résoudre

Un ascenseur a été imaginé en 2003 par une entrée secondaire, mais le Conseil communal a reporté sa réalisation à plusieurs reprises «car elle pose de nombreux problèmes difficiles à résoudre». Des raisons patrimoniales et historiques sont évoquées, ainsi qu’une réorganisation des bureaux de l’administration aux différents étages.

Un million de francs pour un ascenseur, c’est un investissement qui n’était pas considéré comme une priorité par le Conseil communal de 2003. Vingt ans plus tard, Suzanne Maitre-Schindelholz doit se contenter d’une promesse.

«Une réflexion est toujours en cours actuellement pour revoir l’organisation de différents services et bureaux, dont les résultats permettront d’intégrer la question de l’ascenseur, en tenant compte que des locaux d’accueil plus facilement accessibles pourraient éventuellement être aménagés à de plain-pied», indiquent les autorités de la capitale.

En 2021, Pro Infirmis a réalisé une analyse de l’accessibilité des bâtiments communaux. Plusieurs séances avec la Section cantonale des monuments historiques permettent d’envisager aujourd’hui d’autres variantes écartées à l’époque, mais la question de la localisation de la salle du Conseil de Ville «pourrait aussi être reprise».

Meilleure solution

Le Conseil communal propose de poursuivre les réflexions en cours afin de trouver la meilleure solution, tant pour la conservation du bâtiment que pour l’accessibilité des personnes à mobilité. Son intention réside dans une demande de crédit séparée pour cette installation, sans inclure un montant aussi important dans le crédit-cadre relatif à l’entretien des bâtiments.

Le plan financier des investissements présenté avec le budget 2023 comprenait déjà un montant prévu pour l’aménagement d’un ascenseur et la réorganisation des locaux de l’Hôtel de Ville. Selon «Le Quotidien Jurassien», le conseiller communal Emmanuel Koller a promis que la décision allait se décanter durant le troisième trimestre de cette année. Une demande de crédit sera présentée au Conseil de Ville. «Par la suite»…

Ton opinion

5 commentaires