Genevoises tuées: le chauffard poursuivi pour homicide par négligence

Le vice-procureur de Bordeaux Sébastien Baumert-Stortz confirme au matin.ch qu’une information judiciaire vient d’être ouverte à l’encontre du chauffard de 26 ans qui a foncé quasi frontalement sur le véhicule de trois jeunes Genevoises le lundi 14 août à 19 h 45 sur la D6 reliant Bordeaux à Lacanau Océan. Les deux passagères avant et arrière (dr.) n’ont pas survécu au choc. La conductrice de la VW, immatriculée à Genève, a, quant à elle, été grièvement blessée. «Son pronostic vital n’est désormais plus engagé», précise-t-il aussi.

L’automobiliste de la Citroën C5 circulait avec une alcoolémie supérieure au double du maximum légal, soit deux grammes par litre de sang. L’analyse judiciaire des prélèvements sanguins a révélé également la présence de cocaïne et de cannabis. De plus, l’auteur de cet effroyable accident roulait sans permis et sans assurance auto. Il a en outre déjà été condamné à deux reprises pour des délits routiers, la dernière fois il y a tout juste un an. Il avait obtenu le sursis.

Compte tenu de la gravité des faits, des antécédents et de l’ensemble des éléments en sa possession, le parquet de Bordeaux a décidé de poursuivre le Français pour homicide involontaire par conducteur avec deux circonstances aggravantes: manquement délibéré par la consommation d’alcool et de stupéfiants et défaut de permis de conduire; pour blessures involontaires par conducteur ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois avec deux circonstances aggravantes (ndlr. alcool/stupéfiants et sans permis); et pour refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie d’autrui.

Le procureur Sébastien Baumert-Stortz ne souhaite en revanche pas préciser si le responsable de ce double homicide a pu être entendu ou pas par les enquêteurs au CHU de Bordeaux. Il y a été admis pour une luxation traumatique de la hanche, notamment. Le magistrat indique par contre que «le prévenu va être opéré cette semaine et sera vraisemblablement hospitalisé pendant plusieurs semaines». L’homme encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. À noter qu’une information judiciaire peut être ouverte sans qu’un accusé soit auditionné préalablement, avec ou sans plainte déposée par les victimes.

Ce même 14 août, le Français avait eu un premier accident quelques heures avant celui survenu à Sainte-Hélène (Gironde). Seul en cause, il avait fini dans un talus, récupéré son véhicule grâce à un garagiste et repris la route. C’est ce qui déclenchera la course-poursuite entre des gendarmes qui l’aperçoivent et lui font signe de s’arrêter, sans succès. Lancé à 130, voire 140 km/h (valeur estimée par la police), le conducteur de la Citroën circule sur la voie de gauche et même sur la bande d’arrêt d’urgence. L’impact avec le véhicule des trois jeunes vacancières sera inévitable.