Football: Le projet trading du FC Bâle plus que jamais d’actualité

En football, quarante-cinq minutes peuvent changer beaucoup de choses. C’est une mi-temps qui peut inverser un destin, par exemple. Mais pas seulement. En cette fin de mercato (il se fermera le 7 septembre en Suisse), le FC Bâle ne va vraisemblablement pas perdre de temps. Ainsi, lundi soir, à trois quarts d’heure d’intervalle, le club rhénan a communiqué la signature de deux nouveaux joueurs: l’attaquant argentin de 19 ans Juan Gauto (venu d’Huracan) d’abord, puis le milieu portugais Renato Veiga (20 ans, cédé par le Sporting CP).

Deux inconnus, deux anonymes pour le football suisse, mais pourtant deux grands espoirs du football pour lesquels le FCB aurait dépensé une somme totale de près de 8,5 millions d’euros: 3,87 M€ pour le premier, 4,6 M€ pour le second. Rien que ça, pour des joueurs qui sont les onzième et douzième recrues de l’été bâlois. Au total, la Basler Zeitung a estimé à près de 30 millions d’euros les sommes dépensés jusque-là par le demi-finaliste de la dernière Conference League.

Au niveau de la balance des transferts, cela se compense: entre les Zeki Amdouni (Burnley), Andy Diouf (Lens), Dan Ndoye (Bologne), Wouter Burger (Stoke City) ou encore Andy Pelmard (Clermont), en attendant Riccardo Calafiori (en partance pour Bologne), on évalue à environ 50 millions d’euros les rentrées estivales du club présidé par David Degen. De quoi couvrir une bonne partie du déficit structurel que le FC Bâle affiche chaque année.

Mais Bâle ne pouvait pas faire que vendre: il faut donc compléter l’équipe. Surtout, il faut la rendre la plus compétitive possible. L’objectif est double: il y a bien sûr l’idée de réaliser une bonne saison, sachant que tout cela est déjà bien mal entamé avec l’élimination précoce en Conference League contre les Kazakhs de Tobol, signifiant qu’il n’y aura pas de Coupe d’Europe cette année pour mettre du beurre dans les épinards; mais au-delà de ça, comme depuis que Degen a repris la direction du club, il s’agit aussi d’exposer au mieux les joueurs qui viennent d’être engagés.

Ainsi va la stratégie du FCB: les joueurs ne sont que de passage, mais doivent permettre de faire une réelle plus-value sur le marché des transferts. Alors, quand le directeur sportif (et ex-entraîneur intérimaire) Heiko Vogel et David Degen font le pari d’investir de l’argent sur des joueurs comme Gauto, Veiga ou encore Barisic (défenseur bosnien de 22 ans), Barry (attaquant guinéen, 20 ans) ou Sigua (milieu géorgien, 18 ans), l’idée est avant tout de pouvoir leur offrir une plateforme pour les revendre plus cher que le prix auquel ils ont été achetés.

L’année passée, Bâle avait fait preuve de plus de prudence, toutefois: il s’était fait prêter avec option d’achat Amdouni et Diouf. Et les Rotblau avaient attendu d’être certains que les deux joueurs puissent être vendus trois ou quatre fois leur prix d’achat pour lever l’option au printemps. Et les revendre donc quelques semaines plus tard.

Là, peut-être pressé par l’urgence de construire une équipe et sans doute alarmé par les résultats jusqu’ici (1 victoire, 3 défaites en Super League), Bâle n’hésite pas à casser sa tirelire. Mais le profil des recrues est réfléchi: à l’exception de Dominik Schmid et Mohamed Dräger, tous les éléments engagés ont moins de 25 ans. Autrement dit: il y a un potentiel à exploiter et la possibilité accrue de les revendre d’ici un ou deux ans, lorsqu’ils auront pu se développer.

C’est du moins le projet. Il faudra cependant que l’idée du trading (achat-revente) fonctionne pour donner de la continuité aux ambitions de Degen. Surtout, il faudra que cela prenne sur le terrain, en espérant que le nouvel entraîneur Timo Schultz trouve le bon assemblage. Reste que l’Allemand ne doit pas encore trop vite se projeter: il est fort probable que des nouveaux joueurs arrivent encore d’ici au 7 septembre.