Sud de la FranceMarche blanche en hommage à Vanesa, violée et tuée en rentrant chez elle
Un cortège a parcouru vendredi soir la petite ville de Tonneins, où vivait l’adolescente, tuée le 17 novembre par un homme de 31 ans sur le chemin de la maison à sa pause de midi.
Plus de 3000 personnes ont participé vendredi soir à une marche blanche silencieuse, remplie d’émotion, à Tonneins (sud de la France), en hommage à Vanesa, adolescente de 14 ans violée et tuée il y a sept jours à la pause de midi de son collège, selon la gendarmerie. À la nuit tombée, famille, camarades de classe, habitants anonymes et élus ont parcouru la petite commune de près de 10’000 habitants située à 40 km au nord-ouest d’Agen, de l’église au collège en passant par la mairie.
La mère de l’adolescente, son petit frère et sa sœur cadette ouvraient le cortège, tous vêtus de blanc et le portrait de Vanesa en main. Une immense banderole, sur laquelle était écrit le prénom de l’adolescente au-dessus d’une multitude de cœurs rouges, était déployée au-dessus de leurs têtes. «À toi Vanesa petit ange», «Ni ici, ni ailleurs», «Plus jamais ça», pouvait-on également lire sur des pancartes brandies par les participants, les yeux souvent rougis et des roses blanches à la main.
«Ils étaient arrivés en France pour avoir une vie meilleure»
Une minute de silence a clos la marche avant que la mère de Vanesa ne prenne la parole en espagnol: «Merci de nous accompagner dans ces moments. Je n’ai pas les mots, j’ai beaucoup de douleur», a-t-elle dit en sanglotant. En fin d’après-midi, une messe, rythmée par des chants et des prières dans les deux langues, avait été célébrée dans l’église pleine. Le cercueil blanc de l’ado était sorti sous les applaudissements.
«Elle aurait pu être ma petite fille qui a 15 ans et qui la connaissait», relate Maryse, «bouleversée». «Il n’y a pas de mots. C’est injuste, c’était une enfant très bien intégrée comme toute sa famille». Pour Tania, mère de deux enfants et originaire du Portugal, «c’est normal d’être ici», en soutien à la famille. «Tout comme moi, ils étaient arrivés en France pour trouver du travail et avoir une vie meilleure.» Petra, 16 ans, dont le frère était dans la même classe que Vanesa, confie avoir «peur» depuis. «J’y pense tous les jours.»
Kidnappée sur le chemin de la maison
Vendredi en fin de journée, la mère de la collégienne avait donné l’alerte, inquiète de ne pas l’avoir vue rentrer à la mi-journée. Avec l’exploitation d’images de vidéosurveillance, les enquêteurs étaient remontés à un homme de 31 ans habitant à Marmande, intérimaire et père d’un bébé en bas âge.
Le suspect, déjà condamné pour des faits d’agressions sexuelles à l’âge de 15 ans, avait expliqué avoir remarqué Vanesa qui marchait sur le trottoir alors qu’il consommait du cannabis dans sa voiture. Il l’avait ensuite fait rentrer de force son véhicule avant de la violer, puis de la tuer. Il a été mis en examen dimanche pour enlèvement et séquestration, viol et meurtre sur mineure, et placé en détention provisoire.