La Confédération aurait-elle été «roulée dans la farine» par UBS?

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Rachat Credit SuisseLa Confédération aurait-elle été «roulée dans la farine» par UBS?

Dans un document rendu public par Bloomberg, UBS aurait fait un gain comptable de 35 milliards de dollars en rachetant Credit Suisse. Roger Nordmann (PS/VD) s’en étrangle.

Eric Felley
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Eric Felley
Roger Nordmann lors du débat sur le rachat de Credit Suisse en avril dernier à Berne.

Roger Nordmann lors du débat sur le rachat de Credit Suisse en avril dernier à Berne.

20min/Matthias Spicher

«Il faut craindre que la Confédération se soit fait rouler dans la farine et ait ainsi permis à UBS et à ses actionnaires de conclure un marché extrêmement lucratif», constate ce mercredi le président du groupe socialiste aux Chambres fédérales, Roger Nordmann (PS/VD). Il réagit ainsi aux révélations de l’agence Bloomberg, qui a pu prendre connaissance d’un document d’UBS destiné au gendarme américain de la Bourse. Celui-ci fait état d’un gain comptable de 35 milliards de dollars à la suite du rachat forcé de Credit Suisse.

Renoncer aux 9 milliards de garanties

Rappelons que le 19 mars dernier, sous la pression du Conseil fédéral dans une atmosphère de crise inédite, UBS avait acquis Credit Suisse pour 3 milliards de francs. Dans un communiqué publié ce mercredi, le Parti socialiste demande une réaction de la cheffe des finances fédérales: «Actuellement, la conseillère fédérale responsable du dossier, Karin Keller-Sutter, est en négociations avec UBS pour la mise en œuvre des garanties de neuf milliards de francs en faveur de la grande banque. Il faut y renoncer».

Le conseiller national et coprésident du PS Suisse Cédric Wermuth (PS/AG) ajoute: «Si UBS a le moindre reste de décence, elle doit immédiatement renoncer à ces garanties de pertes au détriment des contribuables».

«Indécent»

Le communiqué du Parti socialiste rappelle que la garantie de 9 milliards devait couvrir les risques d’UBS en cas de mauvaise surprise chez Credit Suisse: «Lors du sauvetage précipité de la banque, UBS avait argumenté qu’elle n’avait pas assez de temps pour passer au crible les livres de Credit Suisse afin d’y déceler d’éventuelles obligations pourries surévaluées. Les documents d’UBS déposés auprès de l’autorité américaine de surveillance des marchés boursiers montrent désormais que c’est le contraire qui est vrai et qu’UBS fait une bonne affaire avec cette reprise. Exiger des garanties de pertes serait donc aussi infondé qu’indécent».

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