Émeutes en FranceIl prend un an de prison ferme pour avoir appelé au meurtre d’un policier
Un jeune de 19 ans a été condamné lundi à deux ans de prison, dont un an ferme, pour avoir appelé, sur Twitter, à tuer un policier identifié à tort comme l’auteur du coup de feu sur Nahel.
Un jeune homme de 19 ans a été condamné lundi à deux ans de prison, dont un an ferme, par la justice française pour avoir publié sur Twitter des messages appelant à tuer un policier identifié à tort comme l’auteur du coup de feu sur le jeune Nahel, dont la mort lors d’un contrôle routier à Nanterre le 27 juin a embrasé pendant plusieurs nuits de nombreuses villes du pays.
Les 28 et 29 juin, Corentin S. avait diffusé sur Twitter la photo de ce policier identifié à tort, accompagnée d’un texte promettant différentes primes: 550 euros pour une main coupée, 1200 euros pour les deux mains coupées, 2000 euros pour la mort du policier. Le jeune homme, interpellé jeudi dernier, a également publié des messages appelant à attaquer un centre commercial de la ville de Créteil, en banlieue parisienne. Le centre commercial a été la cible d’émeutiers en pleine journée le 30 juin, contraignant les autorités à procéder à son évacuation. Les policiers avaient alors procédé à 21 interpellations.
«Je reconnais mes torts»
Lors de l’audience au Tribunal correctionnel de Créteil, Corentin S. a exprimé des regrets et dit vouloir réparer ses erreurs. «Je reconnais mes torts, c’est vrai que je suis allé trop loin», a-t-il notamment affirmé au tribunal, indiquant avoir cherché à gagner de l’argent grâce à ses publications. L’avocate du policier a dénoncé la «déferlante» subie par son client depuis la publication des tweets menaçants. «Je dois porter la parole d’un homme qui est terré, dont la vie est sur pause», a expliqué Me Sandra Chirac Kollarik. «C’est un rouleau compresseur qui s’abat sur lui». Sarah Ikkawi, avocate de Corentin S., a elle plaidé l’absence de «recul» et l’«immaturité profonde» du jeune homme, soulignant qu’il n’avait pas de casier judiciaire. Elle avait demandé au tribunal de «ne pas enfoncer la tête sous l’eau» de son client en l’envoyant en prison.