Lyon: Emmanuel Macron rend hommage à la Résistance sur fond de manif

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LyonEmmanuel Macron rend hommage à la Résistance sur fond de manif

Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi sous tension à Lyon, tenues à bonne distance du président par les forces de l’ordre pour ne pas entacher les commémorations du 8 mai.

La grogne populaire provoquée par la réforme des retraites a poursuivi ce lundi Emmanuel Macron jusqu’au Mémorial de la prison de Montluc, où de nombreux résistants ont été enfermés durant la Seconde Guerre mondiale.

La grogne populaire provoquée par la réforme des retraites a poursuivi ce lundi Emmanuel Macron jusqu’au Mémorial de la prison de Montluc, où de nombreux résistants ont été enfermés durant la Seconde Guerre mondiale.

AFP

Après une commémoration du 8 Mai 1945 sur des Champs-Élysées quasiment vides, Emmanuel Macron a rendu hommage lundi à la Résistance et à son chef, Jean Moulin, à Lyon où quelques milliers d’opposants ont défilé sous tension, tenus à bonne distance par les forces de l’ordre. Le président français participait à une cérémonie au Mémorial de la prison de Montluc, dans laquelle près de 10’000 personnes ont été incarcérées sous l’Occupation et 6000 déportées.

Quelque 3000 personnes selon la Préfecture, 5000 selon la CGT, ont pris part à la manifestation émaillée de tirs de gaz lacrymogènes et de quelques dégradations: vitres de la porte de la mairie de l’arrondissement cassées, comme des vitres de voitures et plusieurs abribus, palettes enflammées, ont constaté des journalistes. Les vitres d’une banque ont également été détruites, selon les médias sociaux.

«La Résistance, ça concerne tout le monde»

La Préfecture du Rhône ayant interdit tout rassemblement dans un large périmètre autour du mémorial, les participants ont défilé en bordure de la zone interdite, alors que les forces de l’ordre déployées en nombre repoussaient toute tentative d’incursion en zone prohibée par des tirs de gaz lacrymogènes, selon les journalistes de l’AFP.

«La Résistance, ça concerne tout le monde, c’est pas normal qu’on ne puisse pas assister aux cérémonies d’hommage à Montluc», a confié, parmi les manifestants, Jean-Pierre Mestat, retraité de 74 ans. «Les gens sont en colère. Si on veut faire tomber la colère, il faut agir autrement.»

«8 mai: commémorer la Résistance, c’est défendre ses conquêtes! Pas touche à nos retraites!», clamait une des nombreuses banderoles déployées par les manifestants.

«8 mai: commémorer la Résistance, c’est défendre ses conquêtes! Pas touche à nos retraites!», clamait une des nombreuses banderoles déployées par les manifestants.

AFP

Syndicalistes à drapeaux, jeunes en noir et casserolade

Malgré l’interdiction préfectorale de manifester à proximité du mémorial, la CGT avait maintenu son «appel à commémorer l’œuvre sociale de la Résistance», tout comme d’autres syndicats: FO, le PCF, une intersyndicale de l’éducation et d’autres organisations. «8 mai: commémorer la Résistance, c’est défendre ses conquêtes! Pas touche à nos retraites!», clamait une des nombreuses banderoles déployées par les manifestants.

La marche a rassemblé des personnes aux profils différents et de tous âges: syndicalistes arborant leurs drapeaux, personnes munies de casseroles – devenues un objet symbolique des protestations contre la réforme des retraites – et quelques dizaines de jeunes tout de noir vêtus.

Elle avait débuté dans une ambiance bon enfant vers 14 h devant des barrières dressées par les forces de l’ordre. Vers 17 h, les manifestants se sont rassemblés sur une place non loin de la bordure du périmètre avant de se disperser sous la surveillance étroite des forces de l’ordre.

«Jetez-les, éjectez-les!», aurait dit le président à la police

«Ce dispositif policier est antidémocratique. On atteint là une limite. C’est méprisant pour le peuple», protestait Charlotte Abalé Gnahoré, costumière et professeure contractuelle de 36 ans, également remontée contre la réforme des retraites récemment adoptée. «La politique de Macron va à l’encontre de ce pourquoi les résistants se sont battus et sont morts. C’est une honte pour notre pays et pour la démocratie», a-t-elle tancé.

«Macron ne veut pas nous voir, il a dit aux flics: «Jetez-les, éjectez-les!» Il n’a pas d’empathie», protestait pour sa part Cathy Smadja, conductrice de bus de 59 ans. À l’issue de la marche, la Préfecture a indiqué avoir recensé trois interpellations, pour dégradations et jets de projectiles.

(AFP)

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