FootballLa Russie exclue de la Coupe du monde
L’organe faîtier du football mondial a exclu la sélection russe des compétitions internationales, dont le Mondial. Les clubs russes sont aussi concernés.

Gianni Infantino (à gauche), président de la FIFA, et Vladimir Poutine (à droite), président de la Russie, côte à côte lors de la Coupe du monde 2018.
AFPLa Russie a été exclue de la Coupe du monde par son organisatrice, la FIFA, qui a annoncé ce lundi la suspension des sélections nationales et des clubs russes «jusqu’à nouvel ordre», en réaction à l’invasion de l’Ukraine, dans un communiqué commun avec l’UEFA. Les Russes, hôtes du dernier Mondial en 2018, sont donc disqualifiés des barrages de la prochaine édition, qu’ils devaient disputer fin mars avec un billet en jeu pour le tournoi au Qatar (21 novembre-18 décembre). Par ailleurs, leur sélection féminine ne pourra pas jouer l’Euro en Angleterre, en juillet. Le Spartak Moscou, dernier club russe engagé en Coupe d’Europe cette saison, est lui aussi exclu de la Ligue Europa avant d’affronter le RB Leipzig en 8es de finale.
«Le football est ici totalement uni et en plein soutien envers toutes les personnes touchées en Ukraine. Les deux présidents (ndlr: Gianni Infantino pour la FIFA et Aleksander Ceferin pour l’UEFA) espèrent que la situation en Ukraine s’améliorera significativement et rapidement afin que le football puisse à nouveau être vecteur d’unité et de paix entre les peuples», expliquent conjointement la FIFA et l’UEFA dans un communiqué.
La Russie devait jouer un match de barrage le 24 mars contre la Pologne, mais les Polonais ont répété à plusieurs reprises qu’ils refuseraient de le disputer, même sur terrain neutre.
La FIFA et l’UEFA suivent ainsi partiellement la position du Comité international olympique (CIO), qui a recommandé lundi aux Fédérations internationales de «ne pas inviter» les athlètes et équipes russes et biélorusses dans les compétitions sportives internationales.
La Fédération russe en «désaccord»
La fédération a indiqué dans un communiqué être «en désaccord total avec la décision de la FIFA et de l’UEFA de suspendre les équipes russes de toutes les rencontres internationales pour une durée indéterminée».
Cette mesure «a un effet discriminatoire évident sur un grand nombre de sportifs, d’entraîneurs, d’employés de clubs ou de la sélection nationale et, plus important, sur des millions de supporters russes et étrangers», a-t-elle ajouté.
La fédération russe a également affirmé qu’elle se «réserve le droit de contester cette décision de la FIFA et de l’UEFA en accord avec le droit du sport international», sans fournir d’autre précision.
«Bravo à la FIFA et à l’UEFA», a pour sa part réagi sur Twitter le premier ministre britannique Boris Johnson, qui voit dans cette décision «un message puissant de la part de la communauté sportive internationale indiquant que nous ne tolérerons pas les attaques odieuses de Poutine contre la liberté».
L’Euroligue a également suspendu les trois clubs russes qui prennent part à la compétition phare du basket européen, mais les sanctions annoncées par la FIFA et l’UEFA sont la concrétisation la plus spectaculaire à la recommandation du CIO qui rompt avec sa longue tradition de neutralité dans les domaines politiques et géopolitiques: un bannissement pur et simple des Russes et des Biélorusses du sport mondial pour prix de l’invasion de l’Ukraine.
L’UEFA se sépare de Gazprom
Privée de Mondial qatari, la Russie se retrouve isolée par le monde sportif, en attendant les décisions du comité international paralympique, qui a prévu de s’exprimer mercredi, à deux jours du coup d’envoi des Jeux paralympiques d’hiver de Pékin.
Plusieurs fédérations nationales, dont celle des champions du monde français, s’étaient dites favorables à une exclusion pure et simple de la Russie du Mondial, événement sportif majeur de l’année 2022.
L’UEFA a par ailleurs rompu lundi «avec effet immédiat» son partenariat avec le géant russe Gazprom, l’un de ses principaux sponsors depuis 2012.
Le contrat était estimé à 40 millions d'euros par an selon des médias spécialisés, et couvrait la Ligue des champions, les compétitions internationales organisées par l’UEFA ainsi que l’Euro 2024, qui sera organisé en Allemagne.