Brésil: Sécurité renforcée par crainte de manifestations bolsonaristes

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BrésilSécurité renforcée par crainte de manifestations bolsonaristes

Au Brésil, trois jours après la mise à sac de bâtiments officiels, des villes seront sous bonne garde, mercredi, après des appels de fans de l’ex-président Jair Bolsonaro à «reprendre le pouvoir».

La sécurité a été renforcée aux abords du Palais présidentiel, à Brasilia.

La sécurité a été renforcée aux abords du Palais présidentiel, à Brasilia.

REUTERS

Mercredi, les autorités brésiliennes ont renforcé la sécurité et bouclé l’accès aux lieux de pouvoir à Brasilia, suite à un appel à de nouvelles manifestations de bolsonaristes, trois jours après le saccage de bâtiments institutionnels dans la capitale. Des messages sur les réseaux sociaux appellent à manifester, mercredi soir, dans plusieurs grandes villes brésiliennes, dont Brasilia, «pour reprendre le pouvoir».

Des policiers, des camions anti-émeutes et un hélicoptère ont été déployés dans la capitale mercredi, mais aucun manifestant n’était présent durant la première heure de la mobilisation qui devait débuter à 18h locale.

A Rio de Janeiro, où des forces de police surveillent le lieu prévu du rassemblement, les manifestants ne se sont pas non plus déplacés. A Sao Paulo, seuls deux jeunes sont apparus sur l’avenue Paulista portant des T-shirts jaunes et verts, les couleurs du drapeau national devenues emblématiques des manifestations pro-Bolsonaro.

«Je suis venu défendre la liberté d’expression du peuple brésilien», a déclaré à l’AFP Luis Augusto Machado, 20 ans. Bien qu’il soit opposé au président Luiz Inácio Lula da Silva, Machado a exprimé avec force son «rejet» des actions de dimanche qui ont secoué Brasilia.

Un sondage publié ce mercredi par la société Atlas Intelligence a montré que si la majorité des Brésiliens rejettent ce qui s’est passé, 18,4% se disent d’accord avec la violente manifestation qui a touché la capitale, et 10,5% estiment que l’invasion du siège des pouvoirs publics a été «tout à fait justifiée».

Le vice-ministre de la Justice, Ricardo Cappelli, a annoncé que la zone de l’esplanade des Ministères, grand espace vert qui entoure les bâtiments gouvernementaux et le Congrès, serait fermée à la circulation des véhicules, et que «des barrières et des barrages filtrants avec fouille» avaient été dressés pour les piétons. «Tous les effectifs ont été mobilisés. Il n’y a pas la moindre possibilité de voir se reproduire dans la capitale les événements inacceptables du 8 janvier», a-t-il déclaré.

Ricardo Cappelli a été nommé, dimanche soir, par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva pour reprendre en main le commandement de la sécurité à Brasilia, après l’effarant remake brésilien de l’invasion du Capitole, à Washington, deux ans plus tôt. Des hordes de partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, refusant sa défaite électorale face à Lula, fin octobre, ont semé le chaos dans la capitale, envahissant le Palais présidentiel, la Cour suprême et le Congrès, et détruisant tout sur leur passage, y compris des œuvres d’art.

Un groupe de «fous furieux»

Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées et les autorités mènent à présent l’enquête pour identifier ceux qui ont financé et organisé ces troubles. «C’est un groupe de fous furieux qui n’ont pas encore compris que l’élection est terminée», a déclaré, mercredi, le président Lula, lors d’une réunion au Palais présidentiel avec des représentants du Congrès, dont le président de la Chambre des députés, Arthur Lira.

(AFP)

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