SuisseRecord d’Adieux aux Eglises catholique et protestante
Près de 65'000 personnes au total ont quitté l'Eglise catholique et l'Eglise réformée au cours des douze derniers mois. Révélations d’abus sexuels et impôts ecclésiastiques pourraient éroder encore les communautés religieuses cette année.
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34’561 catholiques et 30’102 réformés ont quitté leur Eglise au cours des douze derniers mois dans tout le pays.
VQHSi vous êtes catholique ou protestant, vous l’avez peut-être remarqué lors des messes ou des cultes: les croyants y sont moins nombreux. Les chiffres en font d’ailleurs foi, comme le révèle le «SonntagsBlick», qui a pu se procurer la nouvelle statistique ecclésiastique de l'Institut suisse de sociologie pastorale (SPI).
Présentée lundi à Saint-Gall, elle montre que 34’561 catholiques et 30’102 réformés ont quitté leur Eglise au cours des douze derniers mois dans tout le pays. Ceci, alors que 2021 avait déjà été qualifiée d’année noire, avec la défection de leur communauté de 34’182 catholiques et 28’540 réformés .
Des statistiques «dramatiques»
Les chercheurs saint-gallois supposent que les chiffres du futur seront encore plus «dramatiques», notamment à la suite des révélations des cas d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique, le 12 septembre dernier, par une étude l’Université de Zurich.
D’ailleurs, dans ce seul canton, plus de 3223 fidèles avaient quitté l’Eglise catholique après ces révélations. «Lorsqu'une raison est évoquée, il s'agit presque toujours des abus et de la dissimulation systématique», note d’ailleurs Simon Spengler, porte-parole des catholiques zurichois.
Moins de fidèles à cause de l’impôt
Autre motif de défection des croyants des deux confessions: l’impôt ecclésiastique. Si bien que l’Église réformée fait, elle aussi, face à un taux de départ élevé.
Rita Famos, la présidente de l'Eglise évangélique réformée de Suisse, indique ainsi dans le journal zurichois que ces chiffres ne peuvent pas être enjolivés: «Nous, les réformés, n’avons pas non plus réussi à stopper la baisse du nombre de membres – malgré l’égalité, la participation démocratique et une morale sexuelle éclairée.» Néanmoins, elle se dit convaincue que «notre société a précisément besoin d'une telle Eglise: mue par Dieu, engagée envers les hommes.»
Enorme scandale en Espagne
Les chiffres donnent le tournis: plus de 200’000 mineurs pourraient avoir été victimes d’agression sexuelle de la part de religieux en Espagne, selon l’estimation, publiée ce vendredi, d’une commission d’enquête indépendante sur la pédocriminalité dans l’Église catholique. Les cas concerneraient principalement la période allant de 1970 à nos jours.
Contrairement à la France, à l’Allemagne, à l’Irlande ou aux États-Unis, l’Espagne, pays à forte tradition catholique, n’avait encore jamais réalisé une enquête indépendante sur ce fléau. L’Église, qui a refusé pendant des années toute enquête approfondie, n’a pas voulu participer aux travaux de la commission. Elle a toutefois accepté de lui remettre, en mars, des informations sur les cas de pédocriminalité collectées par les diocèses.