FootballYB et la Ligue des champions: la bonne affaire
Young Boys a toutes les raisons de battre Ferencvaros. La qualification en Ligue des Champions permet de toucher un pactole d’au moins 15 millions. En plus de la vitrine que cela confère.
«Quand l’hymne résonne et que tu es sur le terrain…» se remémore Steve von Bergen. Le défenseur neuchâtelois a porté le tricot de Young Boys pendant sa campagne en Ligue des Champions, en 2018. Trois ans plus tard, YB se bat pour décrocher une qualification dans la prestigieuse compétition. Comparé à ses adversaires européens, le budget du club est faible. Le seul joueur arrivé sous forme de transfert payant est Jordan Siebatcheu, acheté pour 2,5 millions. Une somme qui paraît dérisoire à l’heure où Grealish s’achète plus de 100 millions et Varane 50.
De l’argent bienvenu
2 milliards d’euros. C’est le budget prévu par l’UEFA des phases de groupe à la finale. Tout est réparti selon différents critères.
Chacune des 32 équipes qui participe à la phase finale de la compétition touche 15,64 millions d’euros. Si YB parvient à se glisser à ce stade de la Ligue des Champions, ce sera ça de gagné.
2,8 millions d’euros pour une victoire, 980’000 pour une égalité: la performance rapporte également. Les équipes qui progressent jusqu’à la finale ont l’occasion d’empocher des primes. Les 16èmes de finale sont récompensés à hauteur de 9,6 millions par club. Les quarts de finale 10,6 millions. Les équipes demi-finalistes ont chacune 12,5 millions tandis que les finalistes empochent 15,5 millions d’euros supplémentaires. Le gagnant de la Ligue des Champions touche 4,5 millions de plus.
Plus le club a gagné de trophées européens, plus il obtient un coefficient élevé. Toutes les équipes sont ensuite classées. Elles se divisent la somme de 600 millions d’euros, sachant que le dernier obtient une part (1,137 million) et le premier 32 parts (36,38 millions).
Un dernier revenu - et pas des moindre - de l’UEFA réside en l’attractivité média du club. Les droits télévisuels ne se valent pas entre chaque pays. Une enveloppe de 300 millions est reversée aux différents clubs, selon leur place au classement lors de la saison précédente.
Le chiffre
Si Young Boys décroche son billet pour les phases de groupes, les Bernois s’assurent 15,64 millions d’euros. Décrocher une victoire est également possible, surtout lorsque les mastodontes cherchent à reposer leurs titulaires.
Les qualifications aux groupes de la LDC engendrent d’autres recettes. Le Wankdorf est capable d’accueillir 32’000 spectateurs, tous venus pour célébrer le football. «Avec le Covid-19 et tout ce qu’il s’est produit l’an dernier, la Ligue des Champions est plus que bienvenue» estime Steve von Bergen.
Difficile de donner un chiffre précis de ce que peut valoir un soir de match. Un stade pratiquement plein - espace VIP compris, un flux de boissons ininterrompu, restauration sur place, sponsors intéressés par davantage de visibilité, vente de maillots et d’écharpes… la liste est longue. S’ajoutent à cela d’autres dépenses, comme les hôtels, qui nourrissent les établissements locaux.
Le foot avant tout
Briller en Ligue des Champions, le rêve que chaque gamin fan de foot a eu. Steve von Bergen évoque avec des étoiles dans les yeux la sensation ressentie au moment de jouer l’hymne de la compétition. «C’est spécial pour chaque joueur. L’entendre à la télé le mardi et mercredi soir c’est déjà quelque chose. Mais là vous êtes acteur, pas spectateur». Contre Manchester United, Kevin Mbabu s’est montré solide et enthousiaste. Depuis, il a effectué un beau parcours en équipe de Suisse et évolue en Bundesliga. À comprendre: avoir des joueurs qui performent peut rapporter gros à leur club formateur.
À l’aube d’un match décisif, YB doit montrer les crocs. Ferencvaros n’est de loin pas une mauvaise équipe, de prochains adversaires seront tout aussi redoutables. D’autant plus que sur le terrain, difficile de ne pas sentir une certaine différence. «Quand vous affrontez Pogba ou Lukaku, ça change du quotidien du championnat Suisse. Jouer à Old Trafford plutôt qu’à Lugano, c’est aussi incroyable. Il n’y a pas plus haut niveau pour un joueur» se remémore encore l’ancien défenseur de Young Boys. Le 12 décembre 2018, les Bernois se sont payé la Juventus. De quoi créer de bons souvenirs.
Par rapport à il y a trois ans, YB a grandi. Certains de ses joueurs ont déjà pu goûter à la LDC. Si le champion suisse est sur le papier plus faible que les grands d’Europe, il y a des points à prendre. «Rien qu’avec la pelouse synthétique. Manchester United et la Juventus n’étaient pas hyperheureux d’y jouer» sourit Steve von Bergen.