Etats-Unis – Argent, école et religion en débat à la Cour suprême

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États-UnisArgent, école et religion en débat à la Cour suprême

Dans le Maine, des subventions permettent aux parents d’envoyer leurs enfants dans un lycée où l’enseignement n’est pas sectaire. La Cour suprême est «saisie» par des chrétiens évangéliques.

L’État du Maine étant peu peuplé, plus de la moitié de ses districts scolaires n’ont pas de lycée public (ici celui de Biddeford).

L’État du Maine étant peu peuplé, plus de la moitié de ses districts scolaires n’ont pas de lycée public (ici celui de Biddeford).

AFP

Une école qui place la Bible au cœur de tous ses cours et refuse les élèves homosexuels peut-elle bénéficier de subventions publiques? La Cour suprême débat, ce mercredi, de cette question très clivante aux États-Unis.

Les neuf sages, dont six conservateurs, examinent un dispositif d’aide scolaire en vigueur dans l’État du Maine, contesté par des parents, et rendront leur décision au printemps. Cet État à la pointe nord-est, au bord de l’océan Atlantique, étant peu peuplé, plus de la moitié de ses districts scolaires n’ont pas de lycée public. En échange, les familles touchent des subsides qu’elles peuvent utiliser pour envoyer leurs enfants dans des établissements de leur choix.

«Le mari est le chef du foyer»

Elles peuvent opter pour des écoles publiques ou privées, dans ou hors de l’État, et même pour des écoles affiliées à des Églises, à condition que l’enseignement n’y soit pas «sectaire». C’est ce dernier point qui est contesté: deux familles évangéliques chrétiennes ont saisi la justice pour pouvoir utiliser ces fonds publics, afin d’envoyer leurs enfants dans des écoles confessionnelles exclues du dispositif.

L’une de ces écoles «enseigne aux enfants que le mari est le chef du foyer» et que «Dieu est le créateur du monde», l’autre utilise la Bible dans toutes les matières. Les deux mêlent instruction religieuse et académique et refusent élèves et employés homosexuels, ont justifié les autorités locales. Les deux camps invoquent le premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté religieuse, mais interdit toute loi «ayant pour effet l’établissement d’une religion».

Les parents, soutenus par une dizaine de sénateurs républicains, une vingtaine d’États conservateurs et de nombreuses institutions religieuses, s’appuient sur la première partie pour défendre leur droit de choisir une école conforme à leurs valeurs et dénoncent une discrimination antireligieuse.

Enseignants du côté de l’État

Le Maine rétorque que la seconde clause empêche d’utiliser des fonds publics pour financer une religion. Le gouvernement du président démocrate Joe Biden, des États démocrates, des associations d’enseignants ou de défense des droits humains lui ont apporté leur soutien.

Les tribunaux fédéraux ont pour l’instant donné raison à l’État. En acceptant de se saisir du dossier, la Cour suprême, dont plusieurs magistrats se sont montrés dernièrement très sensibles à la défense des libertés religieuses, a laissé entendre qu’elle pourrait les contredire.

(AFP)

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