TennisStan Wawrinka a rallumé la flamme chez Magnus Norman
À Bâle, le tandem Norman–Wawrinka a fait en sorte que l’officialisation de leurs retrouvailles ne devienne pas une saga. Les premiers mots du coach suédois.
- par
- Jérémy Santallo
À l’ère des réseaux sociaux, tout se sait. Surtout lorsque l’on s’affiche. Magnus Norman et Stan Wawrinka ont officialisé la semaine passée aux Swiss Indoors le début de leur nouvelle collaboration, mais ces derniers temps, c’était devenu un secret de Polichinelle dans le milieu.
Avant l’épopée messine du Vaudois de 37 ans fin septembre – demi-finale après être sorti des qualifications –, il y avait eu ces entraînements en commun à Genève. Mais l’entraîneur suédois n’avait pas fait le déplacement en France. Dix jours plus tard, Magnus Norman avait cette fois accompagné le champion de Saint-Barthélemy à Astana (Kazakhstan), pour une défaite en trois sets face à Adrian Mannarino. Il avait ensuite fait l’impasse sur l’escapade à Anvers (Belgique) et «Stan The Man» avait subi une nouvelle élimination d’entrée contre Richard Gasquet (trois sets aussi).
Un itinéraire que l’ancien finaliste de Roland-Garros et No 2 mondial a confirmé ce dimanche, dans un billet sur son site internet. «Je suis de retour sur la route. Cela faisait un moment mais ces derniers mois, j’ai à nouveau travaillé en dehors de Stockholm (ndlr: il est le cofondateur de l’académie Good to Great). J’ai été plusieurs fois en Suisse et à Astana, au Kazakhstan, écrit-il. Je dois dire que j’apprécie le fait de travailler à nouveau au jour le jour avec l’équipe de Wawrinka. D’un côté, on dirait que la dernière fois que nous étions ensemble remonte à très longtemps mais de l’autre, c’est comme si c’était hier et que l’on avait repris le fil tout de suite.»
Présent à Bâle la semaine passée, Magnus Norman a été réclamé par la presse suisse. Mais il n’avait a priori pas envie de s’étendre. Pour comprendre les raisons de son retour, il faut donc le lire. «J’ai eu des propositions pour entraîner chez les hommes comme chez les femmes lors des dernières années. Mais il n’y avait aucune chance que je coache contre Stan Wawrinka sur le circuit masculin. Ce n’était même pas une option. Et puis je n’avais simplement pas la motivation pour commencer un nouveau projet, avoir un impact pour essayer de rendre un joueur meilleur. En tant qu’entraîneur, vous devez être affamés, être là sur les petits détails si vous voulez avoir un impact, être prêt à repartir sur la route. Je n’avais pas cette énergie. Et je ne prends pas un travail parce que j’ai besoin d’en avoir un. Ce n’est pas juste pour le joueur.»
Père de jumelles et fraîchement marié depuis cet été, Magnus Norman a été convaincu de replonger par son ex-protégé autour d’un café, il y a plusieurs semaines. «Stan a rallumé quelque chose en moi. Par ce qu’il a dit mais aussi parce qu’il y avait quelque chose dans ses yeux qui racontait à quel point il avait faim. Je ferai tout mon possible pour être d’un bon soutien pour le dernier chapitre du livre.»
À l’instar de Magnus Norman, Stan Wawrinka n’a pas souhaité en faire des tonnes dans la cité rhénane. Lancé sur ses retrouvailles avec celui qui l’a accompagné jusqu’au sommet, le triple vainqueur en Grand Chelem a souri face à la caméra, puis répondu en préambule à notre confrère de la RTS: «Il n’y a pas grand-chose à dire.»
Stan fait un bond de 41 places
Deux jours plus tôt, après avoir rappelé à ceux qui doutaient encore qu’il était sur la bonne voie en éliminant le finaliste de Roland-Garros et de l’US Open Casper Ruud, Stan Wawrinka avait officialisé la nouvelle et précisé les contours de l’avenir. «On a envie de finir notre histoire ensemble mais nous cherchons le meilleur équilibre possible (ndlr: donc familial pour Magnus Norman). Il s’occupera de l’intersaison et des plus gros tournois dont ceux du Grand Chelem. Pour le reste, on doit discuter.»
Jeudi, on a demandé au Vaudois de décrypter pour nous l’approche de Magnus, en comparaison avec celle de Daniel Vallverdu (aperçu avec Grigor Dimitrov à Vienne la semaine passée), avec qui il collaborait depuis l’été 2019. «Je n’aime pas comparer parce que ce n’est pas comparable, avait-il débuté. Dani a été présent quand j’étais blessé et au moment de la reprise. Avec Magnus, on se connaît par cœur, on a vécu tellement de choses ensemble… Pour moi, il n’y a pas de comparaison possible entre les deux. Nous avons vraiment bien travaillé avec Dani, cela s’est très bien passé, mais je suis content de retrouver Magnus et de me dire que l’objectif est de retrouver le très haut niveau et les grandes victoires. On espère pouvoir y arriver.»