KenyaAppel au boycott de KFC pour une histoire de frites
Au Kenya, le Covid freinant l’arrivée de pommes de terre, KFC s’est retrouvé coincé. Face à la menace de boycott, la chaîne de fast-food a fini par s’approvisionner auprès d’agriculteurs locaux.
Au Kenya, la chaîne américaine de restauration rapide KFC a déclenché une vague de colère sur le web après une pénurie de frites, des internautes appelant même sur Twitter à son boycott pour ne pas s’approvisionner en pommes de terre locales.
«Vous aimez nos frites un peu trop, et nous en manquons. Désolé!» a reconnu KFC sur Twitter cette semaine, en proposant à ses clients diverses alternatives. Jacques Theunissen, patron local de KFC, a expliqué que sa chaîne de restauration était victime des perturbations du transport maritime mondial, causées par la pandémie de coronavirus. «Il s’agit de retards dans les lignes d’expédition en raison de la situation liée au Covid-19», a-t-il déclaré au «Business Daily», un média local.
«Processus incontournable»
Il a précisé que KFC espérait résoudre la pénurie grâce à un navire chargé de pommes de terre attendu cette semaine. Mais l’aveu que la marchandise n’est pas commandée à des agriculteurs locaux a déclenché une tempête sur Twitter. Tous les fournisseurs de KFC doivent passer par un processus mondial garantissant la qualité de leurs produits, qu’il n’est pas possible de contourner, même en cas de pénurie, a justifié Jacques Theunissen.
Alors que les agriculteurs kényans entrent dans la saison de récolte des pommes de terre, dans un pays où sont cultivées 60 variétés différentes et en proie à une surabondance de production, le mot d’ordre #BoycottKFC est apparu et a prospéré sur Twitter. «Si vous êtes un vrai Kenyan, vous ne devriez pas manger de frites préparées par KFC! Mangez des frites ailleurs», a tweeté un utilisateur. Le roi américain du poulet frit était entré sur le marché kenyan en 2011. Sur l’ensemble de l’Afrique de l’Est, il compte 35 points de vente.
Concurrence ironique
KFC a finalement déclaré, mardi, avoir lancé un projet pour s’approvisionner en patates auprès des agriculteurs kényans, en précisant le faire déjà pour d’autres ingrédients tels que les volailles et légumes, ou encore farine et crème glacée.
Les concurrents de KFC ont rapidement profité de la situation pour promouvoir la disponibilité de leur offre, Burger King tweetant par exemple «Nous avons assez de frites pour tout le monde.»