Grande-BretagneSang contaminé: des milliers de personnes dédommagées
Mercredi, le gouvernement britannique a décidé de verser de l’argent aux victimes du scandale du sang contaminé, survenu dans les années 70 et 80.
Des milliers de victimes d’un vaste scandale de sang contaminé qui avait fait quelque 2400 morts dans les années 1970 et 1980 au Royaume-Uni vont être dédommagées, a annoncé mercredi le gouvernement britannique. Les victimes recevront un premier versement de 100’000 livres (quelque 115’140 francs), conformément aux recommandations fin juillet du responsable de l’enquête publique sur cette affaire au long cours.
«L’obligation morale d’une compensation ne fait aucun doute», a commenté l’ancien magistrat Brian Langstaff, appelant le gouvernement à verser des dédommagements immédiats, sans attendre la fin des investigations. Le gouvernement a déclaré mercredi que les versements, non imposables, auraient lieu d’ici à la fin octobre, aux malades ou aux conjoints des personnes mortes.
Quelque 2400 patients décédés
Des milliers de personnes souffrant d’hémophilie ont été contaminées par le virus de l’hépatite C et le HIV après avoir reçu des transfusions sanguines dans les années 1970, 1980 et 1990. Ces lots de sang, surtout en provenance des États-Unis, ont été transfusés au sein d’établissements du Service national de santé (NHS).
Quelque 2400 patients sont morts des suites de ces maladies, selon des estimations. La décision d’ouvrir une enquête publique pour faire la lumière sur ce drame avait été prise en 2017 par le gouvernement britannique. Une précédente enquête conclue en 2009 avait établi que le gouvernement aurait dû agir plus tôt afin d’augmenter les réserves britanniques de sang et mettre fin à la dépendance aux importations. Elle avait abouti à la mise en place d’un système d’indemnisation des victimes, mais aucun procès n’avait été ouvert et les responsabilités n’avaient pas été établies.
«Faire ce qu’il faut»
En septembre 2017, la Haute Cour de justice britannique a autorisé les victimes du scandale à introduire un recours collectif en dommages et intérêts. Dans un communiqué mercredi, le premier ministre Boris Johnson reconnaît que «rien ne pourra compenser la douleur et la souffrance subies par ceux qui ont été affectés par cette injustice tragique».
Mais il a ajouté que le gouvernement «prenait des mesures pour faire ce qu’il faut vis-à-vis des victimes et de ceux qui ont tragiquement perdu leurs proches, pour faire en sorte qu’ils reçoivent ces premiers versements aussi vite que possible».
L’enquête publique devrait aboutir l’année prochaine et des recommandations devraient être faites dans ce cadre pour le dédommagement d’un nombre plus élevé de personnes, dont des parents et des enfants de malades.