SantéParis rend gratuit l’accès à la pilule du lendemain pour toutes les femmes
Le gouvernement français veut rendre accessibles la contraception d’urgence et le dépistage des infections sexuelles. Il estime aussi que «tous les axes de prévention doivent être améliorés».
L’accès à la contraception d’urgence, ou pilule du lendemain, va devenir gratuit pour toutes les femmes quel que soit leur âge, en pharmacie et sans ordonnance, a annoncé, mardi, le ministre français de la Santé, François Braun, dans une interview mise en ligne par le quotidien «20 Minutes». Le dépistage des infections sexuellement transmissibles sera également gratuit et sans ordonnance jusqu’à 26 ans, et ces deux mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023, qui sera présenté en Conseil des ministres le 26 septembre.
«En ce qui concerne la contraception féminine, nous renforçons la protection des femmes en facilitant leur accès à la contraception d’urgence (ou pilule du lendemain) en pharmacie, de manière gratuite et sans ordonnance, à tout âge», annonce François Braun.
Jusqu’à présent, de 3 à 20 euros
Jusqu’ici, la pilule du lendemain était disponible gratuitement et sans ordonnance uniquement pour les mineures, auprès des pharmacies, des infirmières scolaires ou dans les centres de dépistage ou de santé sexuelle, et pour les étudiantes majeures. Le coût en pharmacie pour les personnes majeures variait entre 3 et une vingtaine d’euros selon les médicaments, avec une possibilité de prise en charge partielle par les assurances sur présentation d’une prescription.
«Le gouvernement agit concrètement pour que les femmes ne renoncent plus à la contraception d’urgence pour des raisons financières, premier motif de renoncement chez les femmes, a commenté Isabelle Rome, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes. À l’heure où nous assistons à une montée des conservatismes en Europe et dans le monde, notre gouvernement démontre une fois de plus que l’égalité femmes-hommes et le droit des femmes à disposer de leurs corps sont des priorités absolues.»
«Améliorer la prévention»
Concernant le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), seul celui du VIH était jusqu’ici gratuit. «Désormais, la possibilité de dépistage sera étendue à toutes les IST, pour lutter le plus précocement possible contre la reprise des infections», explique François Braun dans «20 Minutes». Il fait en effet le constat de «l’augmentation des IST, spécifiquement les chlamydias et le gonocoque», et estime que «tous les axes de prévention doivent être améliorés», car «la France est en retard par rapport aux autres pays européens. Seulement 2% de notre budget est consacré à la prévention, contre 4% chez nos voisins.»
Quant aux causes, «il est très compliqué» de les connaître, reconnaît-il, évoquant «un défaut de prévention, d’information ou un relâchement plus global».