Hockey sur glace: Tristan Scherwey: «Pas le moment de montrer ma tristesse»

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Hockey sur glaceTristan Scherwey: «Pas le moment de montrer ma tristesse»

Blessé dimanche lors du match contre la France, le Fribourgeois va quitter l’équipe de Suisse et rentrer au pays mercredi matin. L’attaquant du CP Berne s’est exprimé sur sa volonté de passer sur le billard rapidement.

Chris Geiger Helsinki
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Chris Geiger Helsinki
Tristan Scherwey a fait le choix de la raison.

Tristan Scherwey a fait le choix de la raison. 

Urs Lindt/freshfocus

Dimanche soir, le Championnat du monde de Tristan Scherwey prenait fin de manière aussi abrupte que prématurée. La partie opposant la Suisse à la France n’était vieille que de cinq minutes lorsque l’attaquant du CP Berne s’est fracturé la cheville droite. Ironie du sort, l’ailier de 31 ans a été trahi par son propre style de jeu puisqu’il s’est blessé en voulant amener toute son énergie contre la bande, en zone offensive.

«La blessure est arrivée lorsque j’ai effectué ma charge, détaille le Fribourgeois. J’ai essayé de me relever, mais je n’avais plus de sensations dans le pied. Sur le moment, je pensais – et j’espérais – que c’était parce que le patin était cassé. Mais lorsque je suis sorti de la glace et que j’ai ôté le patin et la chaussette, j’ai constaté que mon pied était déjà enflé.»

Un plâtre et une bière

Le verdict révélé par l’IRM passée dans un hôpital de la capitale finlandaise par le natif de Flamatt était sans appel. «Les médecins ont directement constaté qu’il y avait une fracture, dit-il. Je suis donc allé à la clinique pour me faire poser un plâtre. Puis à l’hôtel pour boire une bière.»

Malgré l’énorme coup au moral à encaisser, le No 60 helvétique, joueur d’équipe par excellence, a tenu à garder la tête haute lorsqu’il a retrouvé ses coéquipiers et les membres du staff en fin de soirée. «J’étais évidemment triste à l’intérieur, mais ce n’était pas le moment de le montrer, explique Tristan Scherwey. Je ne me trouve toujours pas dans cette phase où j’ai envie de montrer ma tristesse. J’aurai assez le temps de le faire au cours de ces prochaines semaines.»

Dans l’immédiat, l’ancien junior de FR Gottéron va rentrer au pays mercredi matin afin de soigner sa cheville fracturée. Et de pouvoir commencer la rééducation le plus rapidement possible en vue du prochain championnat de National League.

«J’ai passé la journée de lundi à peser le pour et le contre entre rester avec l’équipe ou revenir en Suisse pour me faire opérer en fin de semaine, détaille-t-il. Le CP Berne m’avait donné l’autorisation de rester si je le souhaitais, mais j’ai décidé de rentrer. Je crois vraiment que cette équipe est capable d’aller jusqu’au bout. Ce qui aurait repoussé mon opération à la semaine prochaine. Ça aurait été trop long, surtout que je mange actuellement des antidouleurs à longueur de journée. Je suis donc persuadé que le corps me dira merci.»

«Lorsque je serai à l’hôpital et que l’équipe jouera, le cœur saignera»

Tristan Scherwey, attaquant de l’équipe de Suisse

Tristan Scherwey, qui avait déjà manqué les Jeux olympiques de Pékin en février dernier pour une blessure similaire à l’autre pied, essaie de prendre ce nouveau contre-coup avec philosophie. «C’est certainement un signe. Je prends cette blessure comme une chance d’apprendre encore. Mais c’est vrai que, lorsque je serai à l’hôpital et que l’équipe jouera, le cœur saignera. Je serai néanmoins à fond derrière eux et je vais y croire jusqu’au bout.»

L’équipe de Suisse devra puiser dans cette «injustice» et en ressortir un supplément d’âme. Ce dernier sera plus que nécessaire si la sélection à croix blanche entend battre les Etats-Unis en quarts de finale. Pour elle, et pour Tristan Scherwey.

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