FranceClaude Guéant a quitté la prison de la Santé
Mercredi matin, l’ex-ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a été libéré après deux mois de détention. Il avait demandé un aménagement de sa peine.
Après deux mois d’incarcération, l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a quitté mercredi matin, la prison de la Santé, a confirmé à l’AFP son avocat, Philippe Bouchez El Ghozi. L’ancien locataire de la place Beauvau, et ancien bras droit du président Nicolas Sarkozy, est sorti peu après 8h30, en toute discrétion, de la prison parisienne, à bord d’une voiture aux vitres teintées, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Claude Guéant, 77 ans, avait été placé en détention le 13 décembre, pour ne pas s’être acquitté dans les temps de l’amende et des dommages et intérêts, qu’il avait été condamné à payer dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur. Également ancien secrétaire général de la présidence française sous Nicolas Sarkozy, Claude Guéant avait bénéficié, lundi, d’une mesure de libération conditionnelle, dans le cadre d’un aménagement de sa peine qu’il réclamait.
«Triple pathologie»
A l’appui de sa demande d’aménagement de peine, son avocat avait fait valoir que son client avait «totalement payé» sa dette au Trésor public via des prêts consentis par ses proches et qu’en prison, sa «situation de santé (ne pouvait) que se dégrader, au regard de la triple pathologie» dont il souffre.
Claude Guéant a été condamné le 21 janvier, en son absence dans un autre dossier, celui des sondages de l’Élysée. Il s’est vu infliger un an d’emprisonnement, dont huit mois ferme, pour favoritisme, avec un mandat de dépôt différé. À sa sortie de prison, il n’y retournera cependant pas pour cette dernière peine: il a en effet fait appel, ce qui suspend l’application de cette sanction jusqu’à un deuxième procès.
Financement libyen
Artisan de la campagne de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant avait obtenu le secrétariat général de l’Élysée, après la victoire de 2007, où son écrasante influence l’avait rendu incontournable dans les couloirs de l’exécutif. Autrefois craint et respecté, l’ancien préfet et ancien directeur de la police nationale incarne aujourd’hui les affaires liées au quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012).
Il est mis en cause dans l’affaire d’un financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy, et doit être jugé en février pour «financement illicite» de sa campagne législative de 2012.