Conseil fédéral«Maintenant qu’elle y est, ça ne va pas faire pschitt!»
Maire des Breuleux, Renaud Baume est le… petit-cousin du mari d’Élisabeth Baume-Schneider! Ce radical dit du bien de son administrée.
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Renaud Baume attend l’hiver à 1000 mètres.
lematin.ch/Vincent DonzéMaire d’une commune de 1500 habitants, avec parmi eux la nouvelle conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider, Renaud Baume a croisé le fer en politique avec sa plus célèbre citoyenne. Entretien au cœur des Franches-Montagnes:
C’est vous qui tenez la forge?
J’en suis propriétaire, mais celui qui la tient, c’est mon petit-cousin. Lui, c’est un bon cousin du mari de l’Élisabeth.
Un bon cousin?
Leurs pères étaient frères. Moi je suis petit-cousin avec son mari. Elle, directement de sang, elle n’a pas de parenté aux Breuleux. Elle a fait alliance avec une famille qui a beaucoup de branches: les Baume aux Breuleux, c’est comme les sauterelles en Égypte…
Son élection va-t-elle servir la commune?
Oui, pour faire connaître Les Breuleux, comme Berset a fait connaître Belfaux (FR) et comme Parmelin a fait connaître Bursins (VD). Et un tout petit peu au niveau de l’assiette fiscale des personnes physiques, même si je pense qu’il y aura des faux frais, avec un pied-à-terre à Berne…
Ça ne va pas faire pschitt, non?
Non, pas du tout. Maintenant qu’elle y est, ça ne va pas faire pschitt!
Mais en parlant du coup de projecteur sur la commune?
Non! C’est comme je le disais pour les autres conseillers fédéraux: quand on en parle, on parle bien souvent de leur village. Comme Adolf Ogi et maintenant Albert Rösti avec Kandersteg. C’est à nous de savoir jouer la carte et c’est peut-être aussi à elle de nous mettre au-devant de la scène quand elle pourra. Mais au niveau des retombées, ça ne va pas forcément nous amener de l’industrie. D’ailleurs, on n’a plus de zones industrielles…
Est-elle présente dans sa commune?
Elle est proche des gens! Même avec son plus fort taux d’occupation, une fois par semaine, elle est présente au village, soit à une cérémonie, soit en faisant les courses. Il arrive qu’elle assiste aux assemblées de commune et en général, elle est présente à toutes les manifestations des sociétés locales.
Après Albert Rösti en défenseur du cheval des franches-Montagnes, voilà Élisabeth Baume-Schneider…
Albert Rösti est un type très bien, ce qu’il a fait pour le cheval quand il est venu à la tête de la fédération, c’est un boulot exceptionnel. Avec son élection, on aura un relais plus haut, mais le cheval ne sera pas sa priorité: il aura tellement d’autres sujets tellement plus importants! C’est un homme qui a le bras long…
…et Élisabeth Baume-Schneider?
Elle a un bon réseau. Peut-être pas au niveau de Rösti, mais elle a déjà des relations.
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Le maire Renaud Baume a autant de divergences que d’affinités avec Élisabeth Baume-Schneider.
lenmatin.ch/Vincent DonzéC’est ici qu’elle a fait son bagage politique?
Ici, elle a été présidente des assemblées. C’est sa base électorale de départ, avec la famille PDC des Baume, qui sont aussi famille. C’est son fonds de commerce, mais elle a toujours été à gauche. Elle était par exemple engagée contre le golf, sur leur domaine familial. Elle n’a pas toujours pris des canaux latéraux: elle est allée au front avec une certaine virulence.
A-t-elle une facilité à régler les choses?
J’ai eu des divergences politiques avec elle dans le cadre des assemblées de commune. Elle voit très bien quand ça va froisser l’autorité. Quand il y a un clivage dommageable qui s’installe, elle sait juste reculer ce qu’il faut pour que ça passe sans dégâts. Elle est très habile pour ça, elle maîtrise la tactique parfaitement. Cette faculté lui servira au niveau fédéral, en jaugeant bien ses interlocuteurs.
Êtes-vous du PS?
Nooooon, je ne suis pas du PS. Je dis toujours que je suis un peu frustré parce que j’étais Baume avant elle et socialiste avant elle: quand j’étais jeune, j’étais un petit coup socialiste, mais après j’ai ouvert les yeux… Je suis membre du Parti radical depuis 25 ans ou 30 ans, dans le sens des radicaux valaisans, avec de la responsabilité individuelle et une cohésion de société.
Une cohésion de société qui vous rapproche d’Élisabeth Baume-Schneider?
Oui, absolument! L’égalité des chances lui tient à cœur et à moi aussi. Il y a autant de gamins pas aisés qui sont intelligents que l’inverse: ils ont tous droit à une bonne formation. C’est ça la pluralité qui fait avancer une société.
Avez-vous prévu une réception?
Le jeudi 15, on fera une grande cérémonie en concertation avec le canton. On a une salle de 30 mètres par 30 et une salle de paroisse en bas. Des salles, on en a, ce qu’il nous faut, c’est le traiteur… On a ébauché un planning du fait qu’elle devait prendre l’an prochain la présidence du Conseil des États, mais là, on s’est fait prendre de vitesse…
C’est la preuve qu’on ne s’y attendait pas…
Non, absolument pas! Ceux qui disent qu’ils le savaient ne le savaient pas!