Football: Dan Ndoye et le travail de l'ombre

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FootballDan Ndoye et le travail de l'ombre

Le Lausannois du FC Bâle a trimé pendant 93 minutes face à l'OGC Nice (2-2), jeudi soir. Son gros boulot sur le flanc droit a payé.

Robin Carrel Bâle
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Robin Carrel Bâle
Le Suisse au duel avec Ayoub Amraoui.

Le Suisse au duel avec Ayoub Amraoui.

Marc Schumacher/freshfocus

«Dans l'ensemble, c'est un match nul mérité. Tout reste à faire en vue du match retour à Nice, dans une semaine. Nous, on est déjà concentré là-dessus, a analysé Dan Ndoye, en zone mixte, après la partie. Les Niçois ont fait une bonne partie, mais nous aussi. Ca a été une rencontre ouverte et on aurait peut-être pu en mettre un troisième, au vu de nos occasions en deuxième mi-temps…»

Quand ça compte et que le directeur sportif/entraîneur intérimaire bâlois Heiko Vogel veut aligner son XI type, pas de surprise sur la ligne des trois joueurs offensifs. Il a encore une fois aligné le trio d'anciens Lausannois formé d'Andi Zeqiri, de Zeki Amdouni et de Dan Ndoye. Mais les ex du LS y ont tous un rôle bien défini et chacun a une feuille de route différente.

Amdouni, c'est la pointe et le buteur. L'ancien du SLO et de Carouge a encore prouvé jeudi qu'il n'avait aucune peine à hausser de niveau chaque fois qu'il est confronté au cran au-dessus et a réussi un doublé. Zeqiri, lui, est davantage là pour gagner des duels. Que ce soit de la tête ou en prenant la profondeur. Il peut être parfois frustré de ne pas être servi et il revient de blessure. Son travail de sape est toutefois important.

Une «heatmap» qui montre l’activité de Dan Ndoye sur tout le côté.

Une «heatmap» qui montre l’activité de Dan Ndoye sur tout le côté.

@Sofa Score

Et puis il y a Ndoye, dont le rôle est encore plus large que celui de ses deux potes. L'ancien Niçois de 22 ans avait tout le couloir droit à occuper contre son ancien club, dans un 4-4-2 de son coach qui semblait se muer en 3-5-2 en phase défensive. Des directives très demandeuses au niveau physique, que l'international suisse (une sélection contre l'Espagne en septembre dernier) a parfaitement appliquées.

«Aider le groupe au maximum»

Forcément, quand on touche ses premiers ballons dans son camp et qu'on a tout le terrain à remonter pour faire son vrai boulot d'attaquant, la finition peut en pâtir (5 buts et 5 passes en plus de 3000 minutes de jeu cette saison). Mais jeudi soir, c'est lui qui, bousculé un peu bêtement par Jean-Clair Todibo, est allé chercher le penalty du 1-0. Et c'est encore lui, en fin de partie, qui n'est pas passé loin du 3-2, d'une frappe soudaine du droit sortie par Kasper Schmeichel («ce n'est pas passé loin», a-t-il souri). C'est dire la «caisse» du jeune homme.

«J'essaie d'aider l'équipe avec mes qualités comme à chaque match, a-t-il expliqué. Je pense que j'ai fait une bonne performance, mais je crois que ça a aussi été le cas de toute l'équipe. La vitesse fait partie de mes points forts et je savais qu'il y aurait des possibilités dans le dos de leur défense. C'est ce que j'ai exploité pour aider le groupe au maximum, notamment en obtenant ce penalty, et j'ai essayé de le faire tout le match. Ca a bien marché!»

Le revers de la médaille, c'est peut-être aussi que c'est lui qui a été battu de la tête sur le 1-1, à une dizaine de mètres de ses buts. Mais sinon, Ndoye a été fiable (87% de passes réussies), a fait gagner de nombreux mètres à sa troupe pendant toute une partie jouée à un haut niveau d'intensité et n'a jamais arrêté de provoquer (13 duels disputés, 6 gagnés), sans toujours tout réussir (possession de balle perdue à 13 reprises).

Mais le plus important a été préservé et il aura encore une semaine devant lui pour chambrer un peu ses anciens coéquipiers niçois. «Je m'entends encore bien avec tout le monde, là-bas, s'est-il finalement marré. Je leur ai un peu écrit avant, pour «amorcer» le match... Ca va être encore de la rigolade jusqu'au retour, quand on sera de nouveau sur le terrain.» Et dans ce domaine aussi, Ndoye semble infatigable.

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