Et maintenant, place à «Avatar» 3, 4 et 5!

Voilà, c’est officiel: «Avatar: La voie de l’eau» est un succès. D’ores et déjà énorme, même, avec son milliard de dollars récolté dans le monde en à peine deux semaines d’exploitation. Et il est bien parti pour ravir au premier volet le titre du «plus gros succès au box-office de tous les temps».

James Cameron a donc gagné son pari. Non pas pour valider le 3^e épisode (les prises de vues sont déjà bouclées et la sortie était quasi assurée, même en cas de flop du 2^e) mais pour assurer la production des 4^e et 5^e volets. On rappelle en effet qu’avant d’entamer le tournage du 2^e épisode, le Canadien avait tenu à écrire les 4 suites qu’il avait imaginées, histoire notamment que les acteurs aient conscience de la trajectoire de leur personnage.

Alors aujourd’hui, que sait-on de ces suites, et plus particulièrement du prochain volet? Peu de choses, soyons honnêtes, tant les infos sont bien évidemment gardées secrètes. Il n’y a qu’à lire notre interview du maquilleur zurichois Thomas Nellen, qui s’est occupé de concevoir les blessures des Na’vis, afin d’avoir une idée du niveau de sécurité qui entoure la saga. Il nous expliquait avoir travaillé sur le 2^e et 3^e volet mais sans avoir les scénarios sous les yeux. Pour éviter les fuites, la production avait tenu à ce que chaque membre de l’équipe lise le scénario dans une pièce sécurisée et se contente de prendre des notes sur les éléments propres à son travail.

James Cameron a néanmoins déjà commencé à lâcher quelques informations, ici et là, à l’occasion de la promo de «La voie de l’eau». Il vient par exemple d’annoncer avoir coupé environ 10 minutes de son long métrage, au dernier moment. Des scènes qui faisaient trop la part belle aux armes à feu. Il a ainsi expliqué au magazine Esquire Middle East regretter aujourd’hui la violence de certains de ses précédents films, lui qui est pourtant réputé pour un gros côté martial (voire «Aliens», «Abyss», «Terminator I et II»).

«Je n’ai plus envie de fétichiser les armes, confiait-il. Ce qui se passe aujourd’hui avec elles dans notre société me donne la nausée. En coupant ces séquences, je voulais me débarrasser d’une certaine forme de laideur, trouver un équilibre entre la lumière et l’obscurité. Il est nécessaire de garder un conflit au cœur de l’histoire, bien entendu. La violence et l’action se rejoignent, selon la façon dont vous les regardez. C’est d’ailleurs le dilemme auquel sont confrontés tous les réalisateurs de films d’action, et je suis connu pour en être un». Bref, voilà donc en tout cas une direction vers laquelle le prochain volet ne se dirigera pas.

Un troisième épisode qui devrait d’ailleurs s’intituler «Avatar: The Seed Bearer» («Avatar: le porteur de graines»), si l’on en croit un ancien rapport qui avait déjà divulgué le titre du deuxième volet avant son officialisation.

On a aussi appris que le réalisateur avait déjà bouclé un premier montage d’«Avatar 3». Et que celui-ci durerait pour l’instant pas moins de… 9 heures! Soit bien plus long que les 3 h 12 du 2^e volet. C’est le journaliste Jeff Sneider (souvent très bien informé) qui vient de faire cette révélation dans son émission «The Hot Mic Podcast». Bon, rassurez-vous, on sait que n’importe quel film, au cours de sa conception, passe par plusieurs étapes de montage qui réduisent peu à peu sa durée. Des versions de 4 heures de «Blade Runner 2049», de six heures du «Parrain II» ou de 3 h 45 du récent «Nope» ont à un moment donné bel et bien existé – et continuent d’ailleurs de faire fantasmer plus d’un fan – mais elles n’étaient probablement pas exploitables en l’état. La différence, ici, c’est que James Cameron a visiblement demandé à ses équipes de finaliser entièrement les effets spéciaux de ces 9 heures avant de procéder aux coupes. Du jamais vu pour un film de cette ampleur, aux vues du coût astronomique des effets numériques. Alors prévoit-il déjà de les utiliser dans une éventuelle version (très) longue, le cinéaste étant réputé pour rajouter de nombreuses scènes lors des éditions vidéo de ses films, ou bien compte-t-il les utiliser dans les opus suivants de la saga? On n’en saura pas plus pour l’instant.

Autre info: on pourrait bientôt trouver Matt Damon au casting des suites. La nouvelle n’est pas si anodine que ça puisque c’est à lui que le metteur en scène avait à l’origine offert le rôle du personnage principal, Jake Sully, avant de le proposer à Sam Worthington. L’agenda du héros des «Jason Bourne» était à l’époque plein et il avait dû décliner la proposition, malgré la promesse d’un contrat lui garantissant le 10% des recettes du film. Une décision que le comédien a longtemps amèrement regretté, en regard des 2,7 milliards de dollars engrangés dans le monde par le premier volet (faites le calcul… Oui, on parle bien de 270 millions de cachet!). Alors quand l’émission de BBC Radio 1 a récemment demandé à James Cameron s’il prévoyait de confier un rôle à Matt Damon dans les suites, ne serait-ce que pour un caméo, le réalisateur avait répliqué: «Absolument! Nous devons l’inclure au casting, histoire que le monde retrouve son équilibre. Par contre, il peut maintenant faire une croix sur ses 10%!» Alors, boutade ou véritable envie de travailler avec cet acteur qu’il avoue admirer depuis longtemps? Là aussi, il faudra se montrer patient.

Et puis Stephen Lang, qui campe l’affreux Colonel Miles Quaritch, s’est lui aussi laissé aller à de petites révélations sur son personnage, dont James Cameron a d’ores et déjà annoncé qu’il serait présent dans les 4 suites. Tué par Neytiri à la fin du premier volet, et ressuscité dans le second dans le corps d’un Na’vi, peuple qu’il s’évertuait à décimer dans le premier, le personnage a gagné une certaine épaisseur psychologique. Sur la base des événements se déroulant à la fin de «La voie de l’eau» (on vous laisse le découvrir si vous n’avez encore pas vu le film), le site Collider a demandé à l’acteur si on pouvait s’attendre à une rédemption du personnage pour la suite: «Si vous me demandez mon avis personnel, oui, je pense qu’il peut encore trouver le pardon. Après, est-ce qu’il en aura vraiment l’occasion? Je ne peux pas le dire». On peut en tout cas faire confiance au réalisateur pour ne pas lui donner le même personnage à jouer dans le prochain film, ce que semblait confirmer l’acteur dans le dernier numéro de Première: «Quaritch ne cesse de prendre de l’ampleur et de la profondeur dans les suites. Le personnage n’avance définitivement plus en ligne droite comme dans le premier volet».

Rendez-vous donc en salles le 18 décembre 2024 pour découvrir «Avatar 3». D’ici là, 2023 ne va pour autant pas compter pour beurre dans le suivi de la saga puisque sont attendues non seulement l’édition du 2^e volet en vidéo et SVOD (et à l’instar du premier, on espère une version longue) mais également celle, tant attendue, d’«Avatar», premier du nom, en Ultra HD. Les fans du cinéaste pourront même compter sur les sorties UHD d’«Abyss» et de «Titanic» (dont la ressortie est d’ailleurs prévue au cinéma le 8 février, à l’occasion de son 25^e anniversaire).

Après, face au succès rencontré ces deux premières semaines, James Cameron a déjà laissé entendre qu’il ne fermait pas la porte à un 6^e ou 7^e volet. Mais à la condition qu’il trouve quelqu’un à qui passer la main: «J’ai déjà 68 ans et je ne vais pas pouvoir faire des films «Avatar» indéfiniment, expliquait-il au «Hollywood Reporter». D’autant plus que j’ai au moins deux ou trois autres projets que j’aimerais encore porter à l’écran».